mardi 13 août 2024

"Claudine en ménage", Colette

 J'avais lu récemment "Claudine à Paris" et j'ai poursuivi par "Claudine en ménage", un parfum de nostalgie de ma part. Relire Colette reste pour moi un enchantement "décalé" car je retrouve la beauté du style, l'évocation d'une France disparue, celle de mes grands-parents et de mes parents. Ma mère possédait les Pléiades de Colette que je conserve précieusement. Tous les ans, je complète mes lectures colettiennes et surtout, je relis ces textes avec un plaisir toujours renouvelé. Colette a écrit sa série de Claudine avec la signature obligée de Willy, son mari de l'époque. Claudine s'est donc mariée avec Renaud et ils se sont installés à Paris. Ils mènent une vie mondaine très intense. Claudine est amoureuse de son mari et découvre la sensualité dans ses bras expérimentés. De retour de son voyage de noces, Claudine retourne avec son mari à Montigny, dans son village natal. Ils retrouvent deux jeunes pensionnaires de la directrice, Mademoiselle Sergent. Claudine embrasse la petite Hélène, le fantôme de Luce, son amie de coeur. Renaud est obsédé par la peur de vieillir et il trompe déjà sa jeune épouse pour se prouver qu'il est toujours séduisant. Dans une soirée que son mari donne le jeudi, Claudine rencontre Rézi, une jeune femme fascinante dont elle va tomber amoureuse. Renaud encourage cette relation passionnelle entre les deux femmes et va même leur prêter la "garçonnière" de son fils, Marcel. Le mari de Rézi se montre jaloux et possessif et les soupçonne d'avoir une liaison. Les deux amantes se cachent pour échapper aux rumeurs de leur milieu. Mais, un jour, Claudine devient méfiante et se rend chez Rézi. Elle surprend la relation amoureuse entre son mari et son amie, Rézi ! Bléssée par cette trahison, elle quitte Paris et retourne à Montigny. Son mari lui demande pardon mais elle ne reviendra pas à Paris. Pour écrire ce roman, Colette a puisé dans ses propres expériences en affirmant sa bisexualité, chose rare et courageuse à son époque. Renaud n'est que le double de Willy, un mari volage qui n'a cessé de tromper Colette. Ce récit autofictionnel illustre l'émancipation de la jeune Colette, femme libre et audacieuse ! Et quel style, savoureux, gouailleur, vibrant et audacieux comme sa Claudine ! J'ai un dernier rendez-vous estival avec elle dans le dernier tome de la série : "Claudine s'en va".     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire