lundi 10 novembre 2014

Escapade madrilène, 1

J'avais toujours rêvé de voir le tableau de Picasso le plus célèbre du monde, je veux parler du "Guernica" et pour profiter encore d'un temps clément, j'ai pris un billet aller-retour pour Madrid. J'avais choisi un hôtel dans le Paseo del Arte, donc proche des trois musées incontournables de la ville : le Prado, le Thyssen et la reine Sofia. Comme je suis restée six jours, je vais relater mon séjour en quatre billets concernant les lieux visités. Dès le dimanche, je me suis précipitée vers le musée de la reine Sofia pour le Guernica et quand je me suis trouvée devant cet immense chef d'œuvre, je n'étais pas la seule admiratrice et un silence contemplatif régnait dans la salle. J'ai éprouvé une émotion rare, provoquée par la beauté de la peinture monochrome dans toutes les nuances de noir, gris et blanc avec des corps mutilés, explosés, étalés sur la toile. Ce cri de colère de Picasso contre la Guerre d'Espagne montre aussi toute la puissance de l'art qui sert à dénoncer l'horreur de la violence humaine. Ce tableau résume à lui seul "le sentiment tragique de la vie", selon le titre d'un ouvrage de Miguel Unamuno. Le musée offre une collection formidable de l'art moderne et j'ai retrouvé avec plaisir d'autres Picasso, des Juan Gris, des Gauguin, Bacon, des peintres cubistes, surréalistes, réalistes : un vrai régal pour les amoureux de la peinture du XXè siècle. Après cette visite étourdissante, j'avais noté sur un site de Madrid, l'exposition de la Caixa Forum, "Del mito à la razon", sur l'Antiquité grecque. Avant de pénétrer dans l'espace muséal, j'ai remarqué le mur végétal du bâtiment et ce mur de fraîcheur apportait une note bienfaisante de vert au milieu du boulevard où la circulation électrise l'atmosphère. J'ai retrouvé des mosaïques, des statues, des urnes funéraires, des vases en céramique de ma chère Grèce antique. J'avais fait un bond de trois mille ans entre Picasso et les Grecs et je mesurais l'importance du rôle de l'art dans les civilisations... J'ai déambulé dans le quartier pour goûter l'air madrilène, une grande capitale culturelle qui m'allait comme un gant !