jeudi 5 juin 2014

Rubrique cinéma

Mercredi, temps pluvieux sur la ville, et quand le ciel est sombre, j'aime me retrouver dans une salle de cinéma. J'étais seule dans la salle (ça arrive de temps en temps) pour voir un beau film mexicain, "Les drôles de poissons-chats" de la réalisatrice Claudia Sainte-Luce. Ce genre de cinéma n'attire pas les foules mais cela ne m'empêche pas d'y aller, par pure curiosité. Je n'ai pas été déçue : ce film raconte l'histoire d'une amitié féminine entre une mère de famille débordée, veuve, élevant dans le dénuement ses quatre enfants de père différent. Cette femme est atteinte du sida et la maladie va brutalement se déclencher. A l'hôpital où elle fait des séjours réguliers, elle rencontre une jeune fille dans le lit d'à côté. Elle perçoit, dans cette jeune malade, un sentiment de solitude et un isolement social. Personne ne lui rend visite et s'instaure entre elles une complicité évidente. La tribu familiale accepte la présence de la jeune fille comme si c'était normal. Ils ont tous un grain de folie que Claudia accepte et régule. Elle finit par trouver sa place dans cette famille "décomposée" par la maladie de la mère. La jeune fille aime Martha comme une mère qu'elle n'a jamais connue et Martha l'intègre dans son clan comme un enfant supplémentaire. Cette famille de "guingois" repose sur l'amour de la mère qui écrit une lettre testamentaire à ses enfants après sa disparition. Ces mots drôles et quotidiens, un moment émouvant dans le film, les accompagneront toute leur vie. Ce film ne joue pas dans la catégorie "pathos" malgré le thème du sida. Il raconte l'histoire personnelle de la réalisatrice qui, à 22 ans, avait été accueillie par une femme gravement malade. Ce film montre aussi l'énorme courage qu'il faut à tous ces enfants et à leur mère pour affronter la maladie et la mort en essayant, malgré tout, de survivre et de vivre parfois comme dans la dernière virée au bord de l'océan...