mardi 17 mai 2022

La Bretagne, de Dinard au Cap Fréhel

 Après Saint-Malo, j'ai pris la direction de Dinard, belle cité balnéaire cossue, chic, réputée pour son calme et son élégance que l'on surnomme la Nice du Nord. Mais, je n'avais qu'une hâte : découvrir la côte bretonne loin des villes. J'ai vu défiler devant mes yeux des noms nouveaux : Saint Lunaire, Saint Briac sur Mer, Saint Cast Le Guido, Matignon jusqu'au Cap Fréhel. Baptisé la Côte d'Emeraude, ce coin de Bretagne mérite amplement sa réputation. Le Cap Fréhel est un univers minéral suspendu à 70 mètres au-dessus de la mer, balayé par les vents où se déploie une vue exceptionnelle. J'ai admiré ce paysage dès ma visite au Fort La Latte, dressé sur sa pointe rocheuse. On l'appelle aussi le château de la Roche Guyon, érigé au XIVe. Il a servi de maillon dans la défense de Saint-Malo. J'ai franchi le pont-levis en me croyant au Moyen Age et j'ai visité l'intérieur du donjon où est reconstituée la vie austère et pauvre des seigneurs de l'époque. Cet édifice a été utilisé comme décor dans le film "Vikings" avec Kirk Douglas ! Classé monument historique depuis 1931, il attire pas mal de visiteurs, surtout des familles et des classes, enchantées de se retrouver dans cet atmosphère moyenâgeuse. A la sortie, j'ai entendu deux visiteurs se plaindre du prix pourtant modique de l'entrée (6 euros) comparant cette dépense à l'achat d'une bouteille de whisky... Leurs épouses silencieuses semblaient regretter de ne pas visiter le Fort... Je me pose souvent la question de la motivation des touristes dans des lieux aussi chargés d'histoire. Plus loin, le Cap Fréhel se démarque avec son phare, l'un des plus puissants de France avec sa portée de 53 kilomètres. Cet espace préservé de plus de 400 hectares englobe un vaste plateau de grès rose avec une lande fleurie. Quand je me suis avancée sur le sentier, je suis tombée sur la réserve ornithologique de la Fauconnière où l'on peut suivre du regard des cormorans, des mouettes et d'autres volatiles marins. Quel beau spectacle ! Je retrouvais mon âme d'enfance face à cette nature sauvage originelle. J'ai eu une certaine chance de ne pas trop croiser la "foule" car les guides touristiques évoquent la saturation des sentiers en période de vacances. Lette semaine de mai s'annonçait au mieux avec un soleil permanent et avec des paysages épargnés par le béton et par la présence humaine. Enfin, les oiseaux possédaient leur propre paradis...