lundi 2 janvier 2023

Mes douze romans préférés en 2022, 1

 Encore une belle récolte de lectures en 2022 avec plus d'une centaine de livres appréciés, aimés, dévorés. Dans mon propre palmarès annuel, j'aime bien retenir un livre choc, un coup de cœur, un élu, un "chouchou" comme on disait avant pour marquer une préférence. Douze romans ont retenu toute mon attention. Je reprends la chronologie mensuelle, très pratique dans ce jeu de piste traditionnel. En janvier, paraissait, avec pas mal de tapage médiatique, le dernier roman de Michel Houellebecq, "Anéantir". Je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt car ce drôle de texte évoque la fin de vie, l'euthanasie, la maladie, la famille, le couple, la société. Bref, c'est un Houellebecq nouveau, humain, moins sombre et plus compatissant. Même pour ceux et celles qui n'aiment pas du tout (car sa réputation quelque peu sulfureuse empêche sa découverte) cet écrivain français, il faut lui reconnaître un talent certain de romancier philosophico-social où son regard dérange, bouscule et intrigue notre curiosité. Le monde de Houellebecq ne respire pas le bonheur mais, révèle un malaise existentiel, influencé par le pessimisme de Schopenhauer. La lecture de telles œuvres demande un certain effort  En février, je ne pouvais choisir que mon cher Pascal Quignard avec son "L'amour, la mer", un titre éloquent et rêveur. L'écrivain propose un parcours sur les personnages qu'il a créés dans ses précédents récits. Un livre exigeant, fascinant et secret. Je ne manque jamais un nouveau Pascal Quignard depuis plus de vingt ans, comme une tradition annuelle, ma bûche de Noël à base de mots essentiels et d'images oniriques. En mars, j'ai savouré la prose élégante et poétique de Jeanne Benameur avec "La patience des traces", publié chez Actes Sud. Le Japon, la recherche d'une sagesse et la délicatesse des sentiments. En avril, j'ai découvert le talent de Nathalie Azoulai, "La fille parfaite" ou l'histoire d'une amitié entre une littéraire et une scientifique. Un roman sur une amie disparue qui a choisi le suicide, un geste inacceptable et inexplicable pour la narratrice. En mai, une surprise merveilleuse avec "Corps et âme" qu'une amie lectrice m'a offert si gentiment. Ludmila Oulistkaia, écrivaine russe extraordinaire, écrit un "atlas de l'âme". Ce recueil de nouvelles nous emporte dans un univers étrange où l'âme joue un rôle majeur dans l'existence souvent pathétique des personnages. Inoubliable récit ! En juin, évidemment, un des romans les plus puissants, les plus émouvants, les plus amples que je relirai sans aucun doute. Je veux parler de Jon Kalman Stefansson, "Ton absence n'est que ténèbres", publié chez Gallimard. Cette saga islandaise avec de multiples personnages séduit et hypnotise : une prose poétique, un sentiment océanique avec la nature, un univers en miniature sur une île fascinante, l'Islande. Une intensité romanesque, une réflexion sur le destin, sur l'amour, sur la condition humaine. Un roman planète, un chef d'œuvre dans le panorama de la littérature européenne. (La suite, demain)