vendredi 19 avril 2024

"Les Papiers de Jeffrey Aspern", Henry James

 Quand je préparais mon séjour à Venise, j'éprouvais le besoin de lire des romans qui se déroulent dans cette ville. J'ai donc découvert "Les Papiers de Jeffrey Aspern" de l'écrivain américain, Henry James. Paru en 1888, ce roman a été composé au cours d'un séjour de l'écrivain au Palais Barbaro-Curtis de Venise. Le narrateur du récit est chargé de mettre la main sur les papiers personnels de Jeffrey Aspern, un grand poète américain décédé. Ce poète aurait légué ses archives à une ancienne amante, Juliana Bordereau. Cette femme très âgée vit dans un vieux palais de Venise. Très méfiante, elle vit isolée avec sa nièce, Miss Tina. Il se présente à elles comme un simple voyageur et leur demande une chambre à louer. Comme elles vivent dans une certaine pauvreté, elles acceptent d'héberger cet homme en lui demandant un loyer exorbitant. Le narrateur accepte ce loyer et s'installe dans ce palais. Avec prudence, il essaie de communiquer avec ces étranges hôtesses, murées dans le silence et dans la solitude. Les papiers du poète existent-ils toujours ? Sont-ils cachés dans la chambre de Miss Bordereau ? Les a-t-elle brûlés ? Le jeune homme avoue à Miss Tina qu'il veut récupérer ces précieux documents. La vieille dame finit par négocier mais au lieu de lui vendre ses souvenirs, elle propose un portrait miniature de Jeffrey Aspern pour une somme extravagante. Mais, ce portrait ne lui suffit pas. Une nuit, alors que la vieille dame est malade, le narrateur s'introduit dans sa chambre et il est surpris dans son geste de voleur. Miss Bordereau le maudit et s'évanouit. Absent pendant plusieurs jours, il apprend que l'amante du poète est morte. Miss Tina avoue qu'elle détient les papiers du poète mais elle propose une drôle de solution pour qu'il obtienne ces papiers : il doit se marier avec elle ! Bouleversé par cet échange, il refuse et s'enfuit. Mais l'idée de ce mariage fait son chemin et quand il revient voir Miss Tina, elle lui révèle qu'elle a brûlé, par dépit, une à une les lettres du poète. Finesse de l'écriture, cadre enchanteur de Venise, portraits psychologiques profonds. Une ambiance proustienne à la recherche d'un amour perdu. Du grand Henry James. Un classique original et à découvrir.