mardi 1 mars 2016

Rubrique cinéma

Il suffit de franchir les portes matelassées d'une salle de cinéma pour se retrouver dans un ailleurs romanesque et vivre pendant deux heures une réalité virtuelle qui peut parfois prendre la forme d'une thérapie douce. Je suis partie ainsi sur les traces d'un trappeur à la recherche de peaux de bêtes en allant voir "The Revenant" du réalisateur mexicain, Alejandro Inarritu.  Hugh Glass, le personnage principal, guide un groupe de pionniers au début du XIXe siècle. Dès la première image, ce monde rude et rustre éclate sous nos yeux. Les hommes sont attaqués par des indiens Arikara qui les forcent à abandonner leur cargaison de peaux. Comme ils fuient cette menace permanente, ils décident de passer par la montagne pour rejoindre leur base. Hugh Glass, accompagné de son fils, pénètre dans la forêt en éclaireur et se fait attaquer par une ourse. Cette scène épique d'une violence inouïe secoue le spectateur et le plonge ensuite dans une ambiance glaciale et sidérante. Le héros broyé par les griffes de l'ourse survit malgré les blessures. Mais le groupe l'abandonne en le laissant aux mains de deux d'entre eux. Il est totalement abandonné après l'assassinat de son fils par un gardien. A moitié enterré, il sort de la fosse avec l'énergie du désespoir. Il n'a qu'un but : venger son fils en retrouvant le meurtrier. Il finira par retrouver l'assassin de son fils dans un duel cruel au sein d'une nature grandiose. Dans un article du journal Le Monde, le critique parle de "chronique historique des prémices de la Conquête de l'Ouest" où des bandes de pillards "ne laisseront rien aux premiers habitants de l'Amérique du Nord". Ce film se focalise sur ce trappeur héroïque, d'un courage homérique et d'une bravoure surhumaine. La nature magnifique, la neige omniprésente, la violence des hommes (blancs et indiens), les aventures du héros mettent le spectateur à dure épreuve... Deux heures et demi de cinéma dans un souffle glacial avec des frissons garantis... Je cite un journaliste du Nouvel Obs qui résume très bien l'esprit du film : "Surtout, The Revenant est un grand film émouvant et bouleversant, car il raconte, comme peu l'ont fait, un destin unique. Un homme, seul, face à sa propre vie. Ne compter que sur soi. Ne ressembler qu'à soi. Etre au coeur de ses propres pulsions. Manger, boire, avancer, tuer. Rien d'autre. C'est à la fois métaphorique et incroyablement réel. Hugh Glass est un autre. Et tout le monde. Terriblement singulier parce que terriblement humain."  Un film qui ne laissera pas le spectateur de... glace.