lundi 28 février 2022

Escapade à Antibes, 1

 J'ai choisi la Côte d'Azur pour ma première escapade de l'année et la météo de dimanche à jeudi a bien confirmé mon choix. Quand on descend en voiture vers la mer, il faut cinq à six heures de conduite pour apercevoir la Grande Bleue. Mais, avant d'atteindre le bord de mer, j'ai fait une halte à Aix en Provence car l'Hôtel de Caumont, un centre d'art dans un hôtel particulier du XVIIIe, proposait une exposition sur les "Trésors de Venise". La Fondation Cini a prêté au centre quelques chefs d'œuvre de la période du XIVe au XVIIIe. J'ai retrouvé l'art italien avec un plaisir immense à travers quelques artistes mythiques comme Fra Angelico, Lippi, Pontormo, Véronèse. Enrichie d'une sélection de sculptures, d'émaux et d'ivoires ainsi que des dessins et des enluminures, j'ai parcouru les salles avec ma curiosité dévoratrice de la "chose artistique". J'avais vu l'année dernière, dans cet Hôtel une exposition sur le peintre espagnol, Sorolla et le lieu se prête bien à redécouvrir des artistes majeurs. J'ai respiré un grand bol d'air culturel, venu de Venise, avant de repartir pour Antibes. D'Aix en Provence à Antibes, l'autoroute traverse des paysages méditerranéens remarquables, en particulier la montagne de Cézanne, la Sainte Victoire. Dès que j'ai pris mes quartiers chez une amie, j'ai voulu évidemment me précipiter sur le bord de mer tellement elle me manquait depuis le mois de novembre. Heureusement en Savoie, le lac du Bourget me donne ce sentiment océanique que j'éprouve quand je retourne dans mon pays natal, la Côte basque. La Méditerranée n'a qu'un seul défaut : l'absence des vagues fortes et énergiques de l'océan atlantique. Mais, cette eau bleue infinie devant mes yeux provoque en moi une sérénité comme un retour aux sources. J'ai passé trente ans de ma vie près de l'océan et évidemment, ces paysages marins ont structuré mon "moi" profond. Ce dimanche 20 février, j'ai ainsi arpenté quelques plages de la Garoupe en suivant du regard les mouettes azuréennes. J'ai retrouvé l'ambiance "bord de mer" typique de ces lieux où règne une insouciance estivale. Les grands hôtels de luxe rappellent le passé des années folles quand les Anglais et les Américains festoyaient loin de leur pays respectif, en particulier Francis Scott Fitzgerald dont une plaque célèbre sa présence à Juan les Pins. Aujourd'hui, ce sont les milliardaires russes qui fréquentent le Cap d'Antibes et des commerces d'épicerie fine aux coûts exorbitants (caviar et champagne) montrent la présence provoquante et insolente de ces oligarques voyoucrates, proches du pouvoir russe. Il semblerait que leurs jets privés vont les embarquer loin d'Antibes... Malgré tout, ce petit coin de paradis offre des panoramas superbes sur Nice et sur les Alpes. Revoir la mer me rend toujours euphorique comme si j'éprouvais une joie d'enfant devant cette masse liquide d'une couleur bleue à foison. Thalassa, Thalassa, une promesse de bonheur.