samedi 30 juin 2012

L'été, lectures

Dernier billet du premier semestre : je remarque dans la presse des listes, des idées pour nos lectures d'été. Je vais m'amuser moi aussi et je vais vous donner quelques titres dont j'ai parlé dans mon blog depuis janvier... Voilà mes dix titres (romans et essais) à emporter dans vos bagages :
- "Les solidarités mystérieuses" de Pascal Quignard, l'un de mes écrivains préférés,
- "Stabat mater" de Tiziano pour la musique de Vivaldi et l'amour de Venise,
- "Tangente vers l'Est" de Maylis de Kerangal pour son style et sa puissance narrative,
- "Crépuscule" de M. Cunningham, un portrait de couple, subtil et moderne,
- " Le sel de la vie" de Françoise Héritier, un hymne à la vie à lire à voix haute,
- "Bilbao-New York-Bilbao", une voix basque, un patrimoine unique au monde,
- "Tout ça pour quoi ?" de Lionel Shriver, une saga, une écrivaine américaine remarquable,
- "La tristesse du Samouraï" de Victor del Arbol, un polar made in Spain, sur le franquisme et la vengeance,
- "Les filles de l'ouragan" de Joyce Maynard, deux familles américaines qui s'assemblent sans se ressembler
- "Reflets dans un oeil d'homme" de Nancy Huston, une pasionaria de la cause des femmes, pour nous plonger dans les questions essentielles de notre condition féminine.
Ces dix livres pourraient vous apporter si vous les emportez, un très très grand bonheur de lire sur la plage, en montagne, au bord d'un lac, d'une piscine, dans un camping, dans un train, dans un avion, dans un hôtel, dans un jardin;.. Bref, dans un endroit que vous aurez choisi pour vous reposer, rêver, se ressourcer... L'été, lectures !

vendredi 29 juin 2012

Fête du cinéma (suite)

Un troisième film m'a tentée mercredi malgré un temps magnifique sur Chambéry. J'ai même assisté à une scène particulièrement drôle car un cinéphile voulait voir les trois séances qui démarraient à 14 heures, 17 heures et le dernier à 19 heures : radinisme congénital ou passion du cinéma ?  Bref, j'ai pris ma place pour voir le dernier film de Bruno Podalydès avec son frère Denis comme acteur principal. Le personnage principal, Armand, apprend le décès de sa grand-mère qu'il a peu connue. Il lui incombe d'organiser les funérailles de sa Mémé Berthe, la mère de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer. En fait, Armand mène une double vie : il aime sa femme légitime, un peu trop classique et il adore sa maîtresse, un peu trop foldingue. Le sujet du film repose sur le  choix d'Armand : va--il quitter sa femme ou sa maîtresse ? Denis Poladydès est vraiment un comédien qui joue à merveille la lâcheté, la facilité, la vie perturbante d'un homme qui aime trop les femmes et qui ne peut se contraindre à vivre une vie unique. Il s'intéresse alors à une troisième femme qui surgit soudainement : Berthe, sa grand-mère. Des scènes pleines d'humour illustrent le film en apportant une touche légère et mélancolique sur les rites funéraires, le choix des cercueils, le rite de l'inhumation ou de la crémation. Armand découvre la vie cachée de sa grand-mère en rangeant un coffre de voyage : elle avait éprouvé une grande passion pour un magicien réputé. Or Armand pratique la magie avec passion. Il comprend d'oû vient son talent de magicien amateur... Ce film aborde des sujets graves avec  humour. Je ne veux pas dévoiler le secret familial et la décision d'Armand : sauver son mariage ou vivre avec sa maîtresse ? Allez voir ce beau film made in France, avec une pléiade de bons comédiens, des sujets de comédie  traités avec tendresse et  humour, un beau portrait de Berthe, la grand-mère oubliée de tous et qui aurait pu être aimée et choyée parmi les siens...

mercredi 27 juin 2012

Fête du cinéma

La fête du cinéma permettait de bénéficier d'un rabais important à partir d'une deuxième séance car la place coûtait 2,50 euros au lieu de 8,80 en temps normal .. Je suis allée par hasard lundi et on m'a remis un joli bracelet en tissu pour fêter le cinéma. Je n'ai pas évidemment besoin de cette opportunité pour m'y rendre mais je trouve cette initiative très heureuse pour les jeunes, surtout, car aller au cinéma devient un loisir assez onéreux. Ce lundi, j'ai vu un film très original et même très rare : un film basque... Entendre parler basque est un véritable enchantement et, là, oû je vis, à Chambéry, j'ai retrouvé la langue basque avec ce film "80 jours" de Jon Garano et José Maria Goenaga. Quand je vivais au Pays Basque jusqu'à l'âge de trente ans, j'aurais dû apprendre le basque, langue parlée seulement par quelques centaines de milliers d'habitants de ce pays si particulier. On fait toujours des erreurs de jeunesse... Je le regrette encore... J'ai quelques mots dans l'oreille que j'ai reconnus sans problème. L'histoire se situe du côté de Saint Sébastien de nos jours. Axun, une femme de 70 ans, ne veut pas abandonner son gendre, victime d'un accident de la route et se retrouve à son chevet. Pourtant, ce gendre avait abandonné sa fille qui vit aux Etats-Unis. Cette fille ne comprend pas l'obstination de sa mère de soigner son ex-mari au bord de la mort. En fait, elle rencontre une ancienne camarade de classe, Maïté, devenue professeur de piano et qui s'occupe de son frère très malade. Leur rencontre fait remonter les souvenirs de leur enfance et Maïté avoue son amour pour Axun depuis toujours. Axun est troublée par cet aveu. Son mari ne se doute pas de cette relation entre les deux femmes. Axun lui ment pour rejoindre Maité à l'hôpital. Elles font une balade en mer qui se terminera en fiasco. Le mari d'Axun finira par découvrir la vérité et se battra pour récupérer sa femme. Je ne vais pas encore une fois de plus dévoiler la fin du film. Il faut dire que c'est assez rare de voir une histoire d'amitié amoureuse entre deux anciennes amies qui se sont connues à l'école. Axun se rend compte aussi du caractère autoritaire de son mari, de l'ennui dans son couple et Maïté symbolise la liberté, l'audace, la transgression. Axun franchira-t-elle le pas vers l'inconnu ou restera-t-elle fidèle à sa vie traditionnelle ? Allez voir ce bijou de film pour l'histoire de ces deux femmes et  le Pays basque, bien sûr !!!

lundi 25 juin 2012

"Reflets dans un oeil d'homme"

J'ai retrouvé Nancy Huston avec intérêt dans cet essai au titre évocateur "Reflets dans un oeil d'homme" paru aux Editions Actes Sud. Rendre compte d'un essai sur la condition des femmes est un exercice périlleux, voire impossible à réaliser. Nous connaissons la fougue, la vitalité extrême de Nancy Huston. Dans ses romans, elle ne laisse aucun lecteur(trice) indifférent(e) et ses "débordements" d'écriture touchent toujours au plus juste. Je l'ai toujours suivie dans ses nombreuses oeuvres et je vous conseille cet essai qui brasse des idées féministes, des anecdotes biographiques, et des évocations de figures féminines célèbres comme Anaïs Nin, Marilyn Monroe, Jean Seberg. Une référence revient constamment :  un essai fulgurant de Nelly Arcan, une écrivaine québécoise peu connue en France. La thèse (si je l'ai comprise) de Nancy Huston repose sur une réalité "naturelle" : celle de la différence entre les hommes et les femmes. Cette différence infériorise évidemment les femmes trop victimes du machisme, du sexisme, de la violence masculine. Alors que les femmes luttent pour une "indifférenciation" avec les hommes, l'art, la mode, la photographie les tranforment en objets et les maintiennent dans la dépendance. L' obsession masculine ressemble parfois à un comportement de prédateur... Nancy Huston ne mâche pas ses mots, elle livre ses impressions et ses intuitions sur notre condition avec un talent formidable d'énergie et d'esprit combatif. Son essai aborde un des thèmes récurrents dans l'oeuvre de Nancy Huston : la maternité, ce fait indéniable de notre "pouvoir" féminin... Je ne veux donner qu'un résumé succint de la pensée "hustonienne", si riche, si  complète qu'il est impossible de la présenter dans sa globalité....  Quelquefois, un essai féministe peut rebuter par sa complexité et son aridité. Cet essai vibre de vie et dérangera un lecteur-trice trop conformiste.  Le féminisme est aussi une philosophie, un grand questionnement sur la condition humaine.  Nancy Huston bouscule, percute,  râle, gronde, s'indigne, se met en colère, mais donne un point de vue qui renouvelle la réflexion sur notre condition de femme....

vendredi 22 juin 2012

"La petite Venise"

Hier, direction l'Astrée à Chambéry pour voir ce film italien d'Andrea Segre avec Zhao Tao, Rade Serbedzija et Marco Paolini, "la petite Venise". Après une heure quarante minutes, j'ai ressenti une belle émotion, teintée de charme et de mélancolie,  liée aussi à la présence de deux personnages profondément humains. Shun Li, immigrante clandestine chinoise, travaille dans la confection textile. Elle "appartient" aux individus qui traitent les immigrés comme des esclaves contemporains. Elle est envoyée près de Venise dans un bar de pêcheurs. Elle rencontre Bepi, le poète du village qui improvise des vers rimés. Une relation amicale se noue entre eux. Leur marginalité respective, (elle est chinoise et lui est originaire de l'ex-Yougoslavie), les rapproche et les rend solidaires. La communauté des hommes du village et surtout les "esclavagistes" chinois finissent par mettre un terme à cette relation hors-norme. Tout est relaté avec délicatesse : les personnages de Shun Li et de Bepi, essayant de survivre dans ce monde bêtement prosaique et les magnifiques paysages vénitiens, Il lui offre des poèmes, elle lui raconte les traditions de la pêche en Chine. Elle veut revoir son fils de huit ans, laissé en Chine chez son grand-père. Lui veut l'aider et la soutenir. Je ne veux pas dévoiler la fin du film... Il faut aller voir ce bijou cinématographique. Un personnage essentiel  apporte un fil conducteur impressionniste, ce personnage que j'aime tant, c'est la mer et la lagune de Venise. Bepi et Shun Li se retrouvent autour de cet amour qui leur est commun. Le réalisateur  nous invite à regarder tendrement les hommes et les femmes, ces "misérables" d'aujourd'hui, nos contemporains qui viennent de loin pour fuir la misère de leur pays. Ce film sur une drôle d'amitié entre un pêcheur solitaire et une jeune immigrée chinoise nous donne une belle leçon de tolérance et de générosité.

mercredi 20 juin 2012

"Les Filles de l'ouragan"

La période estivale permet de s'adonner plus amplement  à la lecture, surtout pour ceux et celles qui, hélàs, travaillent encore (moi, je dispose de tout mon "temps") et n'ont pas beaucoup d'heures pour plonger dans les livres. Pour cet été, je vous conseille un très bon roman américain de Joyce Maynard, "Les Filles de l'ouragan" aux Editions Philippe Rey. Ce roman a tout pour plaire : facile à lire, de bonne facture classique, une saga familiale sur une durée de cinquante ans, un trouble secret, et deux portraits de femmes très attachantes. Elles sont nées le même jour dans un hôpital et issues toutes les deux de familles très différentes. Ruth sera élevée dans la tradition chrétienne près d'une mère glaciale et d'un père aimant. Dana sera élevée dans une tradition artiste près d'une mère égocentrique  et d'un père absent. Le récit est rythmé par les voix narratives de Ruth et de Dana. Ruth grandit dans la ferme mais adore le dessin et la peinture. Dana déménage sans cesse et se passionne pour les plantes et les animaux. La mère de Ruth maintient une relation amicale avec Val, la mère de Dana. Les deux jeunes filles vivront des expériences totalement différentes sur les plans amoureux et professionnels. Elles ne se croiseront pas mais partagent un secret que je ne vais pas dévoiler. Ce roman, mérite d'être inscrit dans la liste de vos lectures estivales ou vous pouvez aussi le déposer dans votre valise...

lundi 18 juin 2012

Mes séries préférées

Je n'évoque jamais mes loisirs dits audiovisuels et je vais avouer un de mes grands plaisirs : je regarde des séries américaines et même européennes le soir sur ma télévision.  Les programmes sont tellement ennuyeux et prévisibles (variétés, jeux, téléfilms poussifs, etc.) que je me suis lancée dans le "visionnage" des séries. J'étais vraiment allérgique à ce type de phénomène "grand public" et mon frère plus jeune que moi m'a ouvert l''appétit en me proposant  la série la plus célèbre et la plus sympa du moment, je veux parler des "Desperate housewives".  J'ai tout de suite apprécié les ingrédients qui en font son succès : humour, dérision, suspens, caractères, sociologie des classes moyennes, frustation des femmes au foyer, crimes et délits, sexe et confusion. Bref,  je suis devenue "addict" aux séries..... Depuis, je me détends avec un sentiment déléctable de me passer de la télévision le soir, en introduisant un DVD, saison 1, ou 2, ou 3 de telle série qui vient de sortir ou qui date de dix ans... Je remarque sur Amazon des listes de particuliers qui commentent leurs séries préférées. J'en ai visioné des dizaines et je peux dire que ma liste sera certainement limitée et injuste. J'ai été aussi étonnée de voir que nos bibliothèques municipales ou médiathèques proposent des séries américaines, une manière de valider culturellement ces produits souvent méprisés par les intellectuels intolérants ou les anti'-américains farouches.. Voici ma liste des quinze meilleures séries sans ordre de préférence :
- Desperate housewives
- Lost
- 24 H chrono
- Dexter
- Six feet under
- Mad men
- Prison break
- Damages
- Héroes
- Brothers and sisters
- Borgen
- Rome
- Goodwife
- Alias
- The Event.
Je vous assure que l'on peut passer de bons moments en les regardant sans se prendre au sérieux.  Certaines sont terminées et d'autres continuent toujours. On finit par s'attacher aux  personnages, à l'intrigue et aux rebondissements, au rythme palpitant des épisodes.   J'ai donc "avoué" mon intérêt pour les séries,  ces drôles de films qui durent des heures et des heures comme une histoire qui ne s'achève jamais.  Je ne suis pas seulement une lectrice fervente de livres et de revues.. Mon goût de l'imaginaire dépasse les frontières du papier et ces sacrées séries m'apportent un plaisir culturel incontestable...


vendredi 15 juin 2012

"Eva dort"

Une amie, bibliothécaire à Annecy, m'avait vivement conseillé un roman, écrit par Francesca Melandri, édité chez Gallimard dans l'excellente collection "Du monde entier". L'action se déroule sur deux époques : les années 60 et aujourd'hui. Deux portraits de femme : Gerda et Eva, mère et fille rythment le récit : l'une, Gerda, subit son destin, l'autre, Eva, choisit son destin. Eva raconte l'histoire de sa mère, Gerda, originaire du Haut-Adige ou Tyrol du Sud qui, terre autrichienne est devenue italienne en 1919. Francesca Melandri évoque les soubresauts politiques et historiques de cette région si particulière dans l'identité nationale italienne. Des "terroristes" tyroliens ont lutté pour faire reconnaître leur culture plus allemande qu'italienne. Le lecteur (trice) que je suis ignorait jusqu'à présent cet aspect historique d'une région italienne moins connue que les autres. Il vaut mieux aller sur Wikipédia pour comprendre la création de l'Etat Italien, sujet complexe et intéressant. Mais, on peut lire tout de même ce roman sans aller sur l'encyclopédie préférée des internautes. La vie dure et difficile de Gerda maintient très fortement l'intérêt du roman. Eva traverse l'Italie pour retrouver Vito, le seul amour véritable de sa mère. Mais cette rencontre ne résistera pas face aux pressions familiales et politiques. Vito, carabinier du Sud, ne peut pas épouser, Gerda, mère célibataire du Nord de l'Italie, cuisinière dans un grand hôtel. Le roman brasse des thèmes romanesques : l'amour mère-fille, le passé douloureux de Gerda, les non-dits, le carcan étouffant des préjugés, le rôle de l'Histoire dans les vies individuelles. Eva voyage et relate, pendant ce périple dans le train, la vie de sa mère, femme-courage, et la culture de sa région du Tyrol du Sud. Si vous aimez les fresques historiques et familiales, n'hésitez pas à découvrir ce roman italien de très grande qualité.

mercredi 13 juin 2012

Atelier d'écriture, l'avant dernière séance

Il ne reste plus qu'une séance à vivre en fin juin, et nous allons nous séparer pour deux mois, avant d'entreprendre une nouvelle année d'écriture en compagnie de Mylène, notre "stimulatrice d'énergie" en écriture. Nous étions huit hier autour d'une bonne table où chacune avait apporté des victuailles fort délicieuses : salades, charcuterie, tarte au fromage, cake salé, tarte sucré, biscuits faits maison, bon vin, et bonne ambiance entre nous. Nous étions en toute complicité ressentant un même intérêt pour les mots, le langage et ses jeux, les mutiples formes de l'écrit. Ces trois heures passées chez Mylène font oublier les tracas de la vie quotidienne et nous plongent dans une parenthèse bien agréable pour terminer cette saison, la première pour moi dans le cadre de la Maison de Quartier de Chambéry oû se déroule l'atelier tous les quinze jours, de septembre à juin. L'expérience de l'écriture peut sembler intimidante et difficile mais quand l'envie de s'exprimer l'emporte sur la timidité, les textes passent par la tête et la main les enregistre sur le papier. Grâce à Mylène qui nous donne des oonsignes inspirées souvent par le mouvement littéraire, l'Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle), chacun(e) d'entre nous parvient à formuler et à formaliser des souvenirs retravaillés par l'imagination, des textes sous forme de contes, de dialogues et de descriptions, des poèmes, de la prose poétique, des proverbes inversés, des textes libres ou contraints, quelquefois sans queue ni tête. L'essentiel dans le groupe, c'est écrire, lire, se lire, écouter, s'écouter dans un respect total et une empathie générale. C'est dommage que les ateliers d'écriture ne soient pas pratiqués dans les bibliothèques, dans les écoles, les collèges et les lycées, par exemple. Ce loisir intelligent pourrait débloquer des jeunes et des moins jeunes qui ont des "idées" à exprimer, à faire partager, à communiquer. Un atelier d'écriture apporte un bien-être moral quand l'imagination éclate et submerge l'"écrivant" en action. Il peut m'arriver aussi de vivre une panne, un blocage, un manque total d'inspiration. Il faut repartir du bon pied, je dirai d'une bonne main et retrouver le chemin de la création. J'écoute celles qui ont réussi l'exercice et je repars à l'assaut des mots. Je veux remercier tout particulièrement Mylène, notre animatrice d'une générosité incontestable, et d'une écoute remarquable. Je salue aussi avec amitié toutes mes co-équipières en écriture (il ne faut pas que j'oublie Philippe, le seul homme courageux de l'atelier pour se joindre à nous). Je serai fidèle à la rentrée pour nous retrouver et nous charmer de tous ces textes écrits, lus et appréciés en toute convivialité, et bonne humeur permanente...

lundi 11 juin 2012

Mes 400 billets

En enregistrant mon texte de jeudi, j'ai remarqué le nombre important de billets déposés dans ce blog que je tiens depuis 2010 : 400 au total dont 129 en 2010, 190 en 2011. Je m'efforce d'écrire trois à quatre billets par semaine. Il y a des semaines où je n'écris pas, car je suis en voyage et je n'ai pas le temps d'enrichir mon blog. Je remplis donc ce contrat avec moi-même : rendre compte de mes lectures (six livres par mois en moyenne), signaler des événements culturels, relayer les informations littéraires, évoquer des écrivains disparus, déposer mes textes écrits dans l'atelier d'écriture, relater mes voyages, parler des films vus, noter les contenus des revues littéraires, critiquer des articles de presse, etc. Ce blog représente pour moi un "exercice" intellectuel très important pour maintenir un lien avec mon ancien métier de bibliothécaire. Je me donne l'impression, même si c'est illusoire, de conserver des contacts avec le public, un public composé de lecteurs, d'amoureux de la littérature et des livres. Au lieu de tenir un carnet intime de mes lectures diverses et variés, je préfère utiliser ce blog pour garder une trace de ma vie en "lecture". La mémoire peut devenir plus fragile quand on prend de l'âge (ce qui est mon cas...) et écrire me stimule intellectuellement et me fait du "bien" moralement. D'ailleurs, j'ai remarqué que le mental a beaucoup d'importance dans l'écriture. Quand je traverse des moments un peu difficiles, je n'ai pas envie de m'adonner à cet acte si précieux et si fabuleux : l'écriture. Ecrire demande de la disponibilité et de la concentration. Ce billet sera donc le numéro 401, déposé ce 11 juin 2012, et j'espère en écrire pendant de longues années... La passion de lire demeure en moi aussi vive que dans mon enfance. Je continue donc cette aventure pour mon propre plaisir et peut-être pour celui des lecteurs et lectrices qui me suivent régulièrement.

jeudi 7 juin 2012

"La tristesse du Samouraï"

Hier, je parlais de la revue Lire de juin et de son choix des dix meilleurs polars de l'année. Je viens de lire un de ces dix romans noirs : "La tristesse du Samouraï" de Victor Del Arbol aux Editions Actes Sud, dans la très bonne collection Actes Noirs. Ce roman policier est hors du commun et se dévore en quelques heures. Noir, il est vraiment noir, l'univers de Victor Del Arbol... Le cadre historique m'a évidemment captivée dès les premières pages. En 1941, une femme, Isabel, veut fuir à Lisbonne après avoir quitté son mari, militaire phalangiste, impitoyable et violent. Mais Isabel ne réussira pas cette fuite car elle sera rattrapée par un sbire de son mari qui la tuera. A partir de ce crime initial, l'intrigue va se dérouler sur deux périodes, celle du franquisme dans les années 40 et celle de 1981, après la mort de Franco et les tentatives de coup d'état pour tuer la démocratie et réinstaller la dictature. Un deuxième personnage que le lecteur (trice) ne perd jamais de vue, se nomme Maria. Elle est avocate et se saisit d'une affaire criminelle qui provoquera en cascade la révélation finale, concernant le crime d'Isabel Mola. Victor Del Arbol décrit avec précision et noirceur, une galerie d'hommes infréquentables : inspecteurs véreux, hommes politiques corrompus et nostalgiques de Franco, fille séquestrée, individus louches. Un monde glauque et sans pitié. Les fils d'Isabel, Andrès et Fernando, symbolisent la malédiction familiale et finiront par se retouver à la fin du livre mais je ne veux pas dévoiler le dénouement. Si vous aimez l'Espagne, et si vous aimez les histoires sombres où la haine et la vengeance motivent tous les personnages (sauf les femmes...), lisez au plus vite ce roman fascinant !

mercredi 6 juin 2012

Revue de presse

En juin, le Magazine littéraire met à l'honneur "Borgès, éloge de l'imaginaire", un interview de Michel Onfray, "Comment trouver le bonheur ? ", un dossier sur "peut-on penser par soi-même" et des critiques sur les dernières parutions. Le Magazine Lire propose un Spécial Polar avec les dix meilleurs de l'année 2012, les rubriques habituelles, les critiques des sorties et deux pages sur une écrivaine américaine, Anne Tyler, que j'ai souvent conseillée quand les lectrices me demandaient de leur faire connaître des écrivains intéressants et "accessibles". La maison d'édition Stock réedite "Une autre femme" dans la collection La Cosmopolite. La presse littéraire la qualifie de discrète, secrète, quasi invisible, la comparant à la Greta Garbo de la littérature américaine. Elle refuse les télévisions, les rencontres, la médiatisation. Je cite Alexandre Fillon dans la revue Lire : "Elle n'a pas son pareil pour parler de la vie avec ce qu'elle offre et ce qu'elle retire. De nos erreurs et de nos leurres. De notre solitude intérieure. Ses héros semblent d'abord ordinaires, d'apparence conventionnelle, avec un quotidien faussement banal puisque l'excentricité et la folie ne sont jamais loin". Ses romans les plus connus ont rencontré le succès comme "Le déjeûner de la nostalgie", "Le voyageur malgré lui", parus dans les années 80. Elle a aussi publié en 2010 "Le compas de Noé". Elle vient d'obtenir un prix littéraire prestigieux aux Etats-Unis, le Sunday Times Award for Literary Excellence. J'évoque cette Anne Tyler avec plaisir car il arrive que l'on perde de vue certains écrivains qui ont fait partie de notre vie de lectrice pendant des années et que l'on ne lit plus ensuite. Si vous demandez Anne Tyler dans les bibliothèques ou librairies que vous frequentez, vous ne la trouverez plus. Alors, remettons-la sur les rayonnages et sortons Anne Tyler de l'oubli... Vous ne le regretterez pas...

lundi 4 juin 2012

Atelier d'écriture, la marche océanique

Mylène, notre animatrice de l'atelier, nous a proposé un exercice portant sur un moment de marche... Voilà mon texte : "Marche océanique, Je ne ressemble pas du tout à une randonneuse modèle, une randonneuse qui marche des heures dans la montagne, avec des chaussures de marche, un sac à dos rempli de Kway, d'eau, de pruneaux, d'antivenin. Les vrais randonneurs s'émerveillent de leur bonne santé en crapahutant des pentes à 30, 40, 50 % de dénivelé et considère ces efforts comme un exploit sportif. Moi, je cours dans la catégorie "handicapée", je suis une très modeste marcheuse de plat. On se moque de mon peu de goût pour les cimes mais je préfère les horizons à ma portée. Les mots balade et promenade conviennent mieux à mon tempérament et le mot marche me donne des complexes... Les balades que je pratique ont toutes un point commun : l'eau. Il me faut un environnement aquatique pour rêver, me ressourcer, me revitaliser. Imaginons une côte, la "Basque". Imaginons un lieu précis : les plages d'Anglet de la Chambre d'Amour à la Barre, cinq kilomètres aller et cinq retour, dix au total. Pendant que mes pieds empruntent le sentier côtier, je me vois marcher sur les vagues, très proches. Le sable malléable blond, les rouleaux en perpétuel mouvement, le ressac lancinant rythment mes pas. Le ciel souvent voilé filtre la lumière. Les embruns captent les couleurs de l'arc-en-ciel. Les mouettes ont décidé de m'accompagner, leurs cris deviennent des solos de flûtes et l'océan se transforme en basse-continue, j'écoute une symphonie marine. Je m'avance sur les digues et me rapproche des vagues qui fouettent les rochers et finissent par m'asperger. Je suis à la hauteur des surfeurs fous, je capte leur attente, j'observe leur lancement sur la crête et leur déroulé sur le creux de la vague. Je suis cette vague qui les emporte, qui les brasse, qui les engloutit. La vie ressemble au surf : patience, attente, action, plénitude, calme et sérénité quand on revient sur le sable. La marche en bord de mer ou le bonheur-liquide au goût salé et ensoleillé..."

vendredi 1 juin 2012

"Eux sur la photo"

J'ai mentionné Hélène Gestern hier dans mon dernier billet. J'ai lu presque par hasard ce premier roman car il ne faisait pas partie des lots de prêt du Festival. Je l'aurais choisi comme coup de coeur avec trois étoiles. C'est assez rare d'utiliser la forme épistolaire pour écrire un roman. Hélène, le personnage central, alterne les lettres écrites ou les messages électroniques avec Stéphane, un correspondant qui a répondu à une annonce de recherche concernant une photographie sur sa mère disparue alors qu'elle avait quatre ans. Ce premier roman posséde beaucoup de charme et de nostalgie car le sujet tient le lecteur(trice) en haleine du début à la fin. Cette mère figure sur une photo avec un certain Pierre, père de Stéphane. Ce père sévère et solitaire a gardé un secret toute sa vie et les deux protaganistes du roman échangent une correspondance pour découvrir les liens qui unissaient le père de Stéphane et la mère d'Hélène. La recherche de la vérité sur ce passé des années 70 provoque une amitié amoureuse entre les deux épistolaires et se transforme en relation amoureuse au fur et à mesure de leurs découvertes concernant des photos anciennes, des lettres testamentaires dont l'une est écrite en russe. La mère d'Hélène est russe et la langue russe joue un rôle révélateur dans leur histoire. La lectrice que je suis apprécie le style d'Hélène Gestern, la recherche quasi scientifique des traces et des archives sur une mère morte dans un accident de voiture, peut-être un suicide caché... La vérité sur leurs parents respectifs confirmera le lien amoureux d'Hélène et de Stéphane. Ce beau premier roman mérite bien sa place dans le palmarès des auteurs invités au Festival.