mercredi 4 avril 2018

Venise, 3

Je savais que j'allais retrouver une foule compacte dans le quartier San Marco. J'ai revisité le Palais des Doges dès l'ouverture et heureusement, j'étais soulagée de voir aucune attente pour un palais aussi extraordinaire. Les touristes s'amassent sur la place et visitent la Basilique dont l'accès est gratuit mais très écourté. Beaucoup d'échoppes commerciales gâchent le paysage patrimonial mais l'argent est roi devant tant de consommateurs potentiels. La Basilique San Marco étale sa luxuriance avec ses quatre mille mètres carrés de mosaïques d'influence byzantine, ses cinq dômes et son pavement en marbre. J'étais assez étonnée de me balader dans le palais des Doges sans aucun problème. Il faut dire que cet immense édifice, emblème de la République et joyau gothique, laisse sans voix. J'ai surtout admirer le tableau gigantesque du Tintoret, "Le paradis" l'une des plus grandes toiles du monde (53m sur 25m), saisissante et géniale. Je ne suis pas arrivée à compter le nombre de pièces, de plafonds peints, de tableaux, d'objets, symboles d'un pouvoir insensé. Je me retrouvais dans l'ambiance d'une Venise puissante, affirmant son rôle mondial dans le commerce. Face au Palais, j'ai visité le musée Correr dans lequel on trouve aussi un musée archéologique et la bibliothèque de la République vénitienne, la Sansoviniana. Dans la pinacothèque, quelques toiles ont retenu mon attention : le "Christ mort" d'Antonello de Messine, un Brueghel, des Bellini. Le plafond spectaculaire de la bibliothèque, décoré en particulier par Véronèse, donne le torticolis... Tant de luxe et de beauté peuvent donner le vertige... Mais, dès que l'on sort de ces lieux culturels, on se retrouve dans la foule de San Marco qu'il faut fuir sans tarder et dès que l'on s'éloigne de trois rues, le calme revient avec soulagement. Je me suis dirigée vers le quartier San Tomas où j'ai voulu revoir une ancienne église transformée en bibliothèque municipale, un lieu de rêve où les murs portent encore de belles fresques du Moyen Age. Sur le campo, une trattoria m'attendait et je me suis reposée de mes visites en dégustant des spaghettis aux fruits de mer, un délice des dieux... Ce quartier San Marco concentre tout de même une grande partie du patrimoine vénitien et j'ai constaté que dans ces lieux mythiques, je n'ai pas retrouvé la grande foule touristique... Bizarre, quand même !