mercredi 27 mai 2020

"Sauvez le livre !"

Un collectif de 625 auteurs, éditeurs et libraires lance un cri d'alarme et demande à notre Président de ne pas oublier le livre avec un slogan fort : "Sauvez le livre !". Les responsables de la pétition rappellent son conseil avisé : "Lisez" ! Beaucoup de Français avaient hâte de retrouver une vie culturelle normale en franchissant à nouveau les portes des librairies et des bibliothèques. Comme un retour à un Paradis perdu. Les signataires regrettent que, lors de la conférence sur la culture du 6 mai, Emmanuel Macron n'aborde pas le monde du livre, de ceux et de celles qui " les écrivent, les traduisent, les éditent, les vendent. Stupeur dans nos rangs. L'écriture et la lecture seraient-elles oubliées pour être trop souvent silencieuses et solitaires ? ". Pourtant, si la fiction n'est plus encouragée, tout un pan de la culture disparaîtra : le cinéma, le théâtre, les séries, la chanson, etc. Les libraires et les éditeurs ont perdu 80 % de leurs chiffres d'affaires depuis mars. Les auteurs par conséquent ont perdu une grande part de leurs revenus sans rencontres rémunérées et sans leurs droits. Si l'Etat ne prend pas le relais pour subventionner ce milieu professionnel en accordant des prêts, des allégements de charges et de taxes diverses, le collectif annonce une catastrophe… Ils demandent 500 millions d'euros pour soutenir la filière. Je cite la dernière phrase de l'article du journal Le Monde du 24 mai : "Aucune nation ne peut se passer d'avoir une âme, Monsieur le Président de la République, C'est en elle qu'elle puise sa force, qu'elle trouve sa raison d'être. Pour cela, le livre doit vivre. Sauvez le". Un deuxième texte paraît le même jour dans le quotidien concernant les auteurs et les autrices qui ne bénéficient d'aucune aide comme les intermittents du spectacle. Leurs publications ont été repoussées, leurs droits d'auteurs amoindris, les rencontres avec le public annulées : "Il s'agit de soutenir les hommes et les femmes qui ont offert aux confinés leurs histoires, leurs personnages, leurs univers". Il faut absolument aider ces créateurs si l'on veut continuer à lire de la littérature, des essais, des livres pour enfants, etc. Je n'ai pas besoin de lire ces papiers pour connaître la vulnérabilité de ce milieu professionnel. Cet après-midi, j'ai franchi les portes de la grande librairie Decître où j'ai flairé les derniers livres parus. Je suis repartie avec le Leonor de Recondo, "La Leçon de ténèbres" et celui de Frank Maubert, "Le Bruit de la mer". Une jeune libraire m'a très agréablement étonnée par sa connaissance de ces écrivains qu'elle m'a vite dénichés dans les rayonnages… Aller en librairie, une démarche citoyenne. A renouveler le plus souvent possible…