vendredi 28 juin 2019

"L'emprise"

Parfois, il peut m'arriver de passer à côté d'un écrivain… J'ai enfin ouvert un roman de Marc Dugain. Je l'avais vu dans une émission littéraire sur LCP et il racontait sa carrière de réalisateur (J'avais bien aimé son "Echange des Princesses"). Il a ensuite parlé de son dernier livre, "Transparence" qui m'a semblé très intéressant et que je compte découvrir au plus vite. J'ai donc emprunté le premier tome de sa trilogie, "L'emprise". La politique française sert de cadre romanesque à cette fresque. Philippe Launay, le chef de l'opposition et Lubiak, son rival, au sein du même parti se livrent un duel qui rappelle les grandes heures de certains hommes politiques, vrais coqs de combat. Ces deux fauves passent un compromis. Si Launay devient Président, il s'engage à un seul mandat et nomme son "ennemi", ministre des finances. Les affaires (des incinérateurs de déchets) rattrapent le premier candidat lorsque il était ministre de la santé. Sa fille cadette s'est suicidée et sa femme le rend responsable de cet événement tragique. Le patron du renseignement intérieur aide Launay pour trouver les failles de son concurrent. Les deux hommes politiques ont un ami commun, le directeur de l'énergie qui n'hésite pas à vendre les secrets technologiques aux Chinois. Ce dossier explosif provoque des dégâts chez un syndicaliste trop curieux. Chaque personnage révèle une vulnérabilité fragile et se débat dans une toile d'araignée où chacun essaie de dévorer sa proie. Ce roman à clé démontre l'impuissance politique de nos gouvernants dans le cadre d'une économie mondialisée. Marc Dugain décrit un monde complexe où tous les coups sont permis. Le roman pêche-t-il par exagération ? J'ai bien peur que ces sombres péripéties se révèlent vraisemblables. Les lecteurs(trices) abstentionnistes et les déçus du monde politique seront confortés dans leur méfiance envers nos représentants. Un personnage se détache dans ce thriller politico-social : Gaspard, le fils d'une espionne de la DCRI, atteint du syndrome d'Asperger, le seul qui déteste mentir, le seul jeune homme innocent du roman. Je lirai les deux autres tomes avec un plaisir certain. Je verrais bien cette trilogie adaptée en série télé… Pour se distraite intelligemment cet été, lisez un Marc Dugain…