samedi 28 septembre 2019

Athènes, 1

Je suis restée dix jours à Athènes avec un jour d'escapade à Egine. Je commence à connaître un peu la ville, car cela faisait la quatrième fois que je la visitais. La vie quotidienne des Athéniens s'est un peu améliorée depuis deux ans mais la ville respire encore la crise économique endémique depuis dix ans : magasins fermés, chômage des jeunes, retraités maltraités, etc. Malgré  ces problèmes sociaux, j'ai donc revu avec plaisir tous les sites archéologiques de la vieille dame antique : l'Acropole, l'Agora grecque, l'agora romaine, la Bibliothèque d'Hadrien, l'Olympion, le Kéramikos. Il faut beaucoup marcher pour retrouver les traces magiques de la Grèce antique. Je profite encore d'une bonne santé pour revoir ces lieux sacrés. J'ai arpenté avec une curiosité renouvelée les musées de l'Acropole, le National archéologique, les Arts cycladiques, le Benaki, le Kanellopoulos et ceux des sites visités. Je suis rentrée dans les églises byzantines. J'ai souri devant le cérémonial des Evzones (les gardes républicains du Président) et j'ai mieux respiré dans le jardin public. J'ai fréquenté de bons restaurants populaires et d'autres plus chics. J'ai pris des taxis, le métro, le bus, des ferries, et je me suis servie de mes jambes pour traverser les quartiers. Comme dans ce blog, j'avais déjà évoqué Athènes, je vais relater mes nouvelles découvertes. Dès mon arrivée, je suis tombée sur un chauffeur de taxi plutôt bizarre qui ne comprenait pas l'adresse de l'appartement loué. Il se conduisait comme un malotru bougon, ce qui m'a beaucoup étonnée. Je pense que ces travailleurs, esclaves de leur voiture, souffrent d'une lassitude immense par rapport aux dizaines de milliers de touristes qui envahissent la ville dans la haute saison (d'avril à novembre). Il nous a tout de même conduits  dans la rue proche de l'appartement loué, situé prés de la promenade aux pieds de l'Acropole. Ce qui frappe le plus quand on arrive au cœur de la ville, ce sont les tags qui couvrent les murs des immeubles, les panneaux des chantiers, le mobilier urbain. Tout se dévoile dans ces messages cryptés : déclarations anarchistes, féministes, communistes, dénonciations sur le tourisme de masse, visages, animaux, etc. Les jeunes graffeurs ne chôment pas la nuit pour s'exprimer. Comme l'architecture du XXe siècle ne ressemble qu'à une succession d'immeubles en béton avec leurs stores baissés et leurs climatiseurs, les tags n'abiment pas le patrimoine classé. La ville a accueilli des centaines de milliers de réfugiés, venus de Turquie dans les années 30 et 40 % des Grecs vivent dans l'agglomération de la capitale, exode rural oblige. J'avoue quand même ma préférence pour la ville antique d'Héraclès à celle du Premier Ministre d'aujourd'hui, Kyriakos Mitsotakis…