lundi 24 décembre 2018

Rubrique cinéma

L'acteur américain, Paul Dano, est passé derrière la caméra pour réaliser un film intimiste et sensible, "Wildlife". Un jeune adolescent, Joe, observe avec une lucidité d'adulte, l'effondrement de sa famille. Dans ces années 60 aux Etats-Unis, la famille nucléaire idéale commence à se fissurer. Le père de Joe travaille dans un centre de golf. Il se fait licencier car son patron estime qu'il est trop familier avec les clients. Il n'accepte pas ce licenciement injuste, abusif et cet incident le tourmente. Il cherche du travail et commence à s'adonner à l'alcool. La mère s'occupe du foyer, mais elle profite du chômage de son mari pour s'émanciper. Comme le père de Joe se sent humilié, il rejette la proposition du centre de golf qui voulait le reprendre. Il trouve alors le moyen de fuir son foyer en allant combattre les feux de forêt dans la montagne. En abandonnant femme et enfant, il choisit sa liberté. Joe se retrouve seul avec sa mère et comprend que ses parents, en fait, ne se supportent plus. Elle fait la connaissance d'un client à qui elle apprend la natation et noue une relation sexuelle avec cet homme âgé et riche. Joe contemple la conduite maternelle avec un certain effroi. Pour lui, l'enfance se termine dans un certain chaos familial. Son père revient de ses montagnes et sa femme lui annonce qu'elle le quitte. Il va mettre le feu à la maison de l'amant par pure jalousie quand il apprend la trahison de sa femme. Le jeune adolescent oscille entre le père et la mère, toujours digne, toujours compréhensif. La dernière image du film symbolise la déflagration familiale quand Joe réunit ses deux parents dans son atelier de photos pour immortaliser le souvenir de cette famille encore unie pour un instant. Joe accepte cette séparation avec une maturité d'adulte. Ce beau film est tiré d'un roman, "Une saison ardente" du magnifique écrivain, Richard Ford. Les scènes filmées rappellent le peintre Edward Hopper avec ses tableaux sur la solitude. Un film sur l'amour familial et le désamour, aussi…