mardi 4 avril 2017

Petite macédoine politique

Il m'est assez rare de proposer un texte d'humeur mais, quand je vois le spectacle actuel du monde politique, je me sens une âme affligée devant tant de médiocrité de nos comédiens du pouvoir. Il souffle un vent de suspicion, d'interrogation, de doute et j'avoue qu'aucun candidat ne me donne une idée lumineuse de la société future. Je m'inquiète en écoutant tous ces discours extrêmes, de la femme blonde autoritaire au sexagénaire faussement bonhomme, en passant par le petit B au futur désirable, à F, le monsieur catastrophe, et au milieu, l'optimiste "lou ravi", E, qui aime farouchement les gens... Imaginons le scénario suivant : le peuple (classes laborieuses ?) vote le 27 avril. Chacun obtient une part égale à hauteur de 20%. J'ai négligé les petits candidats, bien sympathiques au demeurant et les regarde avec compassion. Quelle énergie pour ne figurer dans aucune strate du pouvoir... Place au féminisme, M préside le destin du pays mais, elle ne dispose d'aucun pouvoir. Pour compenser son impuissance, elle passe ses vacances dans la datcha de Poutine et dans le ranch de Trump. F, le sarthois, reprend sa place de premier ministre (il a une grande expérience) et il n'engagera aucune réforme pour laisser le pays tranquille. E, le libéral, social, neutre, prend les rênes de l'économie, des quartiers difficiles et surtout de l'éducation nationale où il imposera l'anglais comme langue unique. Le petit B, écolo, bobo, nous met tous au bio obligatoire et ferme toutes les centrales nucléaires. Seul, le vélo est permis et tant pis pour les handicapés, pédaler donne la santé ! JL est devenu ministre de la culture et de la santé. Tout est gratuit : abondance de professeurs (un pour dix élèves), redistribution des richesses, médecine nationalisée, loyers abolis, banques fermées. Le meilleur des mondes possibles pour tous les citoyens... Les candidats abandonnent les fonctions régaliennes : dissolution de l'armée, fermeture des tribunaux, chômage des policiers. Ces vilains fonctionnaires dérangent le "vivre ensemble". Et le miracle a lieu : comme ils se partagent le pouvoir, il ne se passe plus rien. Les administrés s'administrent sans débourser un centime. Plus de dépenses incongrues : les stades pharaoniques, les TGV de luxe, les jeux olympiques, les autoroutes superflues. La lenteur redevient à la mode, les métiers s'humanisent, les machines tombent en panne. Les livres surclassent les tablettes, la musique disco est interdite dans les restos, et le respect règle la vie en société. Chacun vit à sa manière sans ennuyer son voisin. Voilà mon humeur du moment. Que vais-je faire le 27 avril ? Mystère...