mardi 19 avril 2022

Atelier Littérature, 1

 Jeudi dernier, nous étions huit lectrices à nous retrouver pour partager notre plaisir de lire. J'avais constitué une liste de romans écrits par des écrivaines européennes. Je n'ai pas choisi un nom par pays car la bibliographie proposée repose sur dix titres. Geneviève a démarré avec son enthousiasme habituel pour nous parler du roman qu'elle a "adoré" selon ses termes. Il s'agit d'Olga Tokarczuk, prix Nobel de Littérature en 2018 avec "Dieu, le temps, les hommes et les anges". Dans un village polonais, baptisé Antan, la vie est scandée par le temps d'aimer, de souffrir et de mourir. Dieu est-il responsable de ces maux et de ces bonheurs ? Ou le châtelain du village ? Le fantastique fait son irruption avec des âmes errantes, des animaux parlants, des humains bizarres sur un fond de guerre. Geneviève a apprécié l'imagination débridée de l'écrivaine dans ce roman aux apparences d'un conte médiéval gothique. J'avais emprunté ce livre pour le découvrir et j'avoue que la magie d'Olga Tokarczuk n'a pas fonctionné pour moi. Je l'ai abandonné au bout de quelques pages. J'ai raté certainement une dimension "homérique" de ce conte moderne. Mais, Geneviève l'a tellement défendu qu'elle a donné envie de lire cette œuvre singulière. Danièle a poursuivi avec une écrivaine italienne, Caterina Bonvicini, "Le pays que j'aime". Cette histoire d'amitié se lit avec plaisir sans être un roman inoubliable. Valerio et Olivia grandissent ensemble à Bologne dans la riche famille Morganti. Olivia est l'héritière et Valerio, le fils du jardinier. Après une enfance de rêve, ils ne cessent de se séparer, de se retrouver et de se reperdre dans un contexte de l'Italie berlusconienne. Pascale a présenté "Une vie meilleure" de l'italienne Silvia Avallone. Issue d'un quartier difficile, Adèle part accoucher seule car elle n'a que 18 ans, son père est en prison et elle envisage d'abandonner son bébé. Au centre ville de Bologne, une autre jeune femme, Dora, rêve d'avoir un enfant jusqu'à l'obsession. Autour de ces deux femmes, gravitent des personnages proches des deux héroïnes très perturbées. Cette vie parfaite sur fond de maternité voulue ou refusée ressemble à un projet lointain et inaccessible. L'écrivaine avec un souffle prodigieux a percuté Pascale qui a apprécié le roman. Plusieurs lectrices ont lu "La maison allemande" d'Annette Hess. Ce premier roman excellent, publié en 2021, évoque le passé nazi d'une Allemagne qui veut oublier. En 1960, Eva Bruhns, une jeune femme sans histoire, interprète du polonais, est requise au tribunal pour traduire les paroles des témoins, victimes du camp. D'anciens dignitaires nazis nient leur participation à cette atrocité. Par ailleurs, Eva est fiancée avec un jeune homme qui refuse son indépendance financière. Au fil du procès, elle découvre un secret de famille : son père, restaurateur de métier, a travaillé dans le camp de concentration en question... Cette révélation va changer sa vie. (La suite, demain)