mardi 29 mai 2012

"Je marche sous un ciel de traîne"

J'avais déjà parlé de cette écrivaine vraiment talentueuse avec l'obtention du prix Médicis en 2010, "La naissance d'un pont" que j'avais beaucoup appréciée. J'ai découvert par hasard son premier roman à la Médiathèque de Chambéry, paru en 2000 aux Editions Verticales, "Je marche sous un ciel de traîne". Ce roman porte déjà en lui la musique de Maylis de Kerangal avec l'utilisation d'un style travaillé, élégant et littéraire dans le bon sens du terme. D'emblée, les personnages intéressent le lecteur : Antoine Dezergues est dessinateur de monuments et il travaille pour l'Inventaire national. Il s'installe dans un village du Périgord et fait le connaissance d'un libraire au caractère bien trempé, Antoine Tabasque. Ce libraire présente à Antoine sa nièce à "problèmes", Claire. Ils deviennent amants et Antoine s'intègre peu à peu. Il tisse des liens amicaux avec le libraire et ses amis. Un secret dans le village va être révèlé à la fin du roman mais je ne le dévoilerai pas. Ce premier livre de Maylis de Kérangal possède des qualités indéniables qui ne laissent pas le lecteur indifférent : un style classique agréable à lire, des personnages bien campés, une histoire amoureuse, un secret enfoui depuis la Libération, une description de la vie en province non caricaturale. Je suis heureuse de constater que l'on peut encore lire des romans français bien écrits, construits sobrement sans bousculer les lecteurs. Je remarque l'évolution remarquable d'une écrivaine qui, en dix ans, a confirmé son entrée en littérature. J'attends son nouveau roman, je l'espère, pour la rentrée littéraire de septembre 2012.