jeudi 24 mars 2011

Milan Kundera "pléïadisé"

La presse littéraire nous annonce la sortie des oeuvres de Milan Kundera dans la collection littéraire la plus prestigieuse, la Pléïade".
Certains critiques se posent la question de la légitimité "littéraire" de Milan Kundera pour paraître dans cette collection qui consacre pour "l'éternité" une oeuvre littéraire portant le label "classiques contemporains". Dans la revue Transfuge de ce mois, un grand dossier analyse cette "pléïadisation" pour Kundera, qui à 81 ans, se voit publier "de son vivant" aux côtés de Sartre, Giono, Mauriac, Yourcenar, etc.
Je me contenterai pour ma part de parler de ses romans et de ses essais qui ont accompagné ma vie de lectrice. Je l'ai donc lu dès ses premiers romans édités chez Gallimard en 1967 et j'ai toujours suivi ce "maître" à chaque publication, romans et essais. Cet accompagnement fidèle et régulier m'ont "éduquée" et m'ont souvent rendue plus lucide sur le monde communiste et les relations humaines en génèral. Dans le cahier Livres de Libération, le journaliste Philippe Lançon rend compte de cet effet Pléïade complétement mérité pour Kundera. Je vous livre cette phrase de Milan Kundera qui résume une de ses obsessions, l'âge lyrique : "Un lyrique s'identifie toujours à ses sentiments. L'attitude antilyrique, c'est la méfiance face à ses propres sentiments et face à ceux des autres. L'attitude antilyrique, c'est la conviction qu'il y a une distance infinie entre ce qu'on pense de soi-même et ce qu'on est en réalité ; une distance infinie entre ce que les choses veulent être ou pensent être ce qu'elles sont. Saisir ce décalage, c'est briser l'illusion lyrique. Saisir ce décalage, c'est l'art de l'ironie. Et l'ironie, c'est la perspective du roman."
Les essais de Milan Kundera sur la notion de roman européen et de culture européenne sont à lire sans tarder. Il me semble nécessaire de lire et de relire cet écrivain qui a toujours signifié pour moi l'excellence de la pensée européenne. J'étais tchèque comme lui jusqu'en 1981, date de sa naturalisation française accordée avec joie par François Mitterrand... Je compte acquérir ces deux Pléïades en librairie pour me replonger dans cette oeuvre si importante pour tous les amoureux de littérature. Et quand je pense que cet écrivain majeur n'a toujours pas reçu le Prix Nobel de Littérature... C'est incompréhensible !
je vous renvoie au bon article de Wikipédia et vous rappelle la chronologie de ses parutions :
1967 : La Plaisanterie
1968 : Risibles amours
1973 : La vie est ailleurs
1976 : La Valse aux adieux
1978 : Le Livre du rire et de l'oubli
1984 : L'Insoutenable Légèreté de l'être
1990 : L'Immortalité
1995 : La Lenteur
1998 : L'Identité
2003 : L'Ignorance

Essais
1986 : L'Art du roman
1993 : Les Testaments trahis
1993 : D'en bas tu humeras des roses, illustrations d'Ernest Breleur
2005 : Le Rideau
2009 : Une rencontre

Bonnes, très bonnes lectures et re-lectures...