jeudi 17 novembre 2016

Rubrique cinéma

Du 16 au 29 novembre, les cinémas de Chambéry, l'Astrée et le Forum, organisent la traditionnelle Quinzaine du Cinéma italien. J'ai donc assisté au premier film diffusé aujourd'hui : "La ragazza del mondo" du réalisateur Marco Danieli. Giulia, une jeune adolescente de dix sept ans, vit dans un monde clos, figé, étouffant, celui des témoins de Jéhovah. Ses parents, sa petite sœur, son milieu social dépendent de cette religion sectaire. L'adolescente se comporte en disciple exemplaire en prêchant sa foi. Sa différence culturelle la marginalise au lycée et une professeur de mathématiques l'encourage pour passer un concours mais, Giulia décline cette offre, suivant ainsi les préceptes de sa religion intolérante. Pendant une visite chez une adepte, elle croise son fils et apprend qu'il sort de prison. La jeune fille veut aider Libero et demande à son père de l'embaucher dans son entreprise de menuiserie. Les mondes de Giulia et de Libero sont pourtant incompatibles et irréconciliables. Pourtant, ils se rejoignent dans une bulle amoureuse contre l'avis de tous. La jeune fille vit un séisme mental en transgressant la  loi de son milieu en rompant avec sa religion. Elle fuit avec Libero. Mais, le monde de Libero n'est pas réjouissant car le jeune homme s'adonne au trafic de drogue. Giulia découvre la vie réelle, débarrassée du joug familial et religieux. Elle décide de passer le concours de mathématiques qu'elle réussit. Ses parents la renient et l'assemblée l'excommunie... Sa liberté conquise la fragilise et leur idylle amoureuse s'étiole entre la misère sociale et la soumission sectaire. La jeune fille se lance à son tour dans le trafic de drogue avec sa couverture ancienne des témoins de Jéhovah. Cet engrenage dans la spirale infernale de la drogue tue son amour pour Libero. Elle le quitte et rejoint une ancienne témoin, comme elle, excommuniée par la secte. Ce film traite d'une façon très réaliste de l'aliénation mentale dans un groupe sectaire et de la très lente aspiration à la liberté individuelle d'une jeune femme soumise et obéissante. Comme j'ai toujours milité pour l'émancipation des femmes depuis de nombreuses années, je ne pouvais qu'adhérer au message de ce film : rien ne vaut la liberté, loin des dogmes politiques et religieux...