vendredi 28 avril 2017

Rome, 9

C'est la première fois que je consacre autant de textes à une capitale européenne ! Souvent, je raconte cette anecdote : si vous n'avez qu'un voyage à faire dans votre vie, je dis bien un unique voyage, je conseillerais évidemment Rome. Depuis que je suis à la retraite et tant que ma santé me permet de voyager (il faut marcher, marcher et marcher...), je réalise mes rêves d'escapade en Europe : de Madrid à Berlin, de Bruxelles à Amsterdam, de Lisbonne à Londres, d'Athènes à Vienne sans oublier les métropoles comme Naples, Porto, Florence, Venise, Barcelone, Milan, etc. Toutes ces capitales me semblent des étapes essentielles pour vivre pleinement l'idéal culturel européen. Je n'ai aucune envie d'établir une liste préférentielle. Mais, je fais une exception pour Rome car la ville détient le record des siècles cumulés. Et j'aime énormément toutes ces tranches d'Histoire, ces bulles de temps qui me permettent de retrouver tous ces ancêtres anonymes qui ont façonné notre civilisation occidentale. Pour moi, le mot "héritage" me convient parfaitement. La culture humaine est une très, très vieille dame qu'il faut respecter et aimer. Tous les humains "d'avant" se sont levés le matin pour bâtir des maisons et des palais, des églises et des rues. Ils se sont mis devant des toiles pour exprimer leur émotion. Ils ont lu, écrit, témoigné. Toutes ces traces matérielles et immatérielles, je les ai admirées à Rome. Je me promenais dans un quartier, et soudain, des ruines antiques (l'Argentina) pointaient leur nez pour me rappeler la longue histoire triplement millénaire de Rome. Je pénétrais dans une église et les fresques murales de la Renaissance me fascinaient. Les statues baroques me faisaient des signes pour partager leur folie. Rome vit aussi au rythme trépidant des voitures (un peu moins que dans le passé récent), des scooters, des bus vétustes et saturés. Mais, la nature se respire sur les murs végétalisés, les pins parasols, les coquelicots, les orangers... Les mouettes valsent dans le ciel, se posent sur les têtes des statues, marchent à nos côtés. Les Romains supportent avec stoïcisme les masses de touristes en gardant leur calme souriant et leur politesse exquise (rare de nos jours). Pour conclure, je reviens à mes lectures. Avant de partir, il faut lire des guides pour s'informer. Mais, un seul livre m'a vraiment ouvert les portes de Rome. Il s'agit du "Piéton de Rome" de Dominique Fernandez. Un très beau témoignage sur Rome, ses palais, ses musées et son immense génie créatif... Rome, la ville éternelle n'est pas une fausse légende... J'y retournerai sûrement...

jeudi 27 avril 2017

Rome, 8

Il faut bien que je quitte Rome et que je retrouve la réalité française, pas très alléchante en ce moment. J'avais oublié les tensions électorales car, à Rome, mon statut de "résidente temporaire" m' épargne l'ébullition médiatique du moment. Cette escapade hors du temps contemporain, hors d'un temps plombé par un avenir incertain, m'a procuré un bien-être évident. Mes yeux dévoraient les sites archéologiques, les temples, les églises, les palais, les musées, les places, les rues, les jardins, les immeubles anciens, les statues, les ponts, les pins parasols, le Tibre, les marchés, les boutiques, les restaurants, les glaciers sous un soleil enchanteur... Ma curiosité pourtant insatiable avait tendance à grandir au fil du séjour. Dans les précédents billets, j'ai essayé d'établir une liste des lieux mémorables de Rome. Je garde une grande préférence pour les sites antiques et je n'ai pas mentionné les très belles églises, la plupart sublimes de Rome. Dès que je rentrais dans l'une d'elles, je ne pouvais que m'incliner devant tant de magnificence. J'ai délaissé l'évocation de deux belles visites concernant l'art moderne. Ils se situent dans le parc de la Villa Borghèse, le poumon vert de la ville, est vraiment très agréable pour une balade dans une nature édénique. Un bâtiment "mussolinien", la Galerie nationale de l'art moderne et contemporain, propose des œuvres d'artistes modernes européens : Van Gogh, Giacometti, De Chirico, Klimt, Kandinsky, Mondrian, etc. Ce musée très vaste met aussi à l'honneur les artistes italiens futuristes. Près de la Galerie, le musée privé Bilotti ( gratuit), installé dans l'ancienne orangerie de la villa Borghèse m'a particulièrement intéressée car une vingtaine de tableaux de Giorgio de Chirico, disposés dans une salle unique, attendent le visiteur (je n'ai rencontré aucun touriste). J'avais devant moi les œuvres mystérieuses de ce peintre, né grec et devenu romain. Ses toiles colorées interrogent le vertige du temps et la solitude humaine... Un beau rendez-vous dans ce parc Borghèse... Demain, la suite dans un dernier billet consacré à Rome...

mercredi 26 avril 2017

Rome, 7

Découvrir Rome s'apparente à un acte de lecture. Avant de partir, j'ai parcouru des guides, des livres d'art, découpés en chapitres et quand je me suis retrouvée dans la cité romaine, j'ai retrouvé la même topographie : les quartiers me faisaient penser aux chapitres, les rues et les places existaient déjà dans ma mémoire virtuelle. J'avais devant moi des lignes de symboles, des belles images, des paysages somptueux. Les balades à travers la ville me ramenaient dans les centaines de pages parcourues qui se confondaient avec les vues de Rome. Lire avant de partir et relire après mon retour me sont nécessaires pour rendre l'expérience plus dense, plus intense. Un visiteur sans bagage culturel passe à côté d'innombrables trésors artistiques. Bien sûr, Rome peut se déguster sans préparation tellement la ville peut se lire sans traduction, et je me compare à une "sportive" dont le mental s'entraîne sans cesse pour mieux réussir ses découvertes in vivo. Mes moments passés à préparer mes visites d'un musée, d'un site archéologique, d'une église participent à la fièvre du voyage sans oublier les étapes gourmandes dans des restaurants recommandés par le Routard... J'ai encore la tête à Rome et grâce au blog et aux photographies (2500...), mon séjour se prolonge avec bonheur. Je poursuis l'évocation des "petits musées" et des palais que la masse des touristes ne semble pas connaître. La Galerie Colonna est une institution qui mérite le détour. Ce musée privé ne se visite qu'un jour par semaine : le samedi de 10h à 13H. Je n'ai donc pas manqué ce rendez-vous et dès que j'ai ouvert mes yeux dans la première salle, je me croyais dans le palais du Prince Salina à Palerme (Le Guépard).  Ce palais est habité par l'illustre famille Colonna depuis 23 générations et offre au public une des plus belles collections privées de peinture. La galerie principale (76 m de longueur) provoque un "effet renversant" : des colonnes en marbre, des miroirs décorés, des meubles raffinés, des bustes antiques complètent les deux cents tableaux exposés dont le célèbre "Mangeur de haricots" de Carrache. D'autres palais, que j'ai visités, méritent vraiment le détour comme le Palais Spada où j 'ai revu une nature morte de toute beauté, celle de Lubin Baugin, "Nature morte à la bougie" (1630). Le palais Braschi proposait une exposition sur Artemisia Gentileschi, une des rares femmes peintres du XVIe. Le palais Barocco est un charmant petit musée et les amateurs pointus d'archéologie peuvent admirer quelques pièces rares. Des grands musées aux plus modestes, Rome offre aux amoureux de l'art une panoplie anti-morosité et une grande confiance dans le génie humain...

mardi 25 avril 2017

Rome, 6

Une astuce imparable pour découvrir Rome sans la foule des touristes : visiter les palais ! Et des palais, Rome en propose des très beaux voire des splendides. Ces lieux, habités par des prélats, des cardinaux, des nobles se sont transformés en musées qui regorgent de tableaux, de sculptures, de bustes, de meubles précieux, de miroirs et de plafonds peints par des artistes de la Renaissance. Comme je suis arrivée le samedi soir, j'ai visité dès le dimanche matin deux musées : la Galerie Doria Pamphilj et le Palais Altemps. Le premier abrite une collection privée de peintures du XVIe et du XVIIe siècles dont le portrait du pape Innocent X de Velasquez en 1649. L'accumulation des toiles sur les murs et leur emplacement en hauteur ne permettent pas toujours de les contempler avec une clarté suffisante. Mais la scénographie maintenue dans la tradition procure un sentiment de retour vers le passé. J'ai admiré dans cette galerie peu fréquentée mais pourtant magnifique, quelques Brueghel l'Ancien, deux Caravage, un Raphaël et j'ai même éprouvé le syndrome de Stendhal (des palpitations devant tant de beauté) en levant les yeux vers les plafonds décorés de fresques qui racontent toujours des histoires mythologiques et littéraires... Le Palais Altemps (nom d'un cardinal) fait partie du Musée national romain. Des bustes de philosophes, des statues de divinités grecques et romaines, des satyres, tous ces chefs d'œuvre antiques constituent une approche esthétique et sensible de ce monde fascinant. J'ai surtout remarqué le "Trône Ludovisi" (Ve av. J.-C.) avec un bas-relief représentant la naissance d'Aphrodite, assistée par deux femmes qui maintiennent un voile pour cacher sa nudité. Un palais à voir absolument pour l'art antique dans un écrin architectural de la Renaissance. Dans mon séjour, j'ai ainsi arpenté le Palais Corsini où a vécu la fantasque Reine Christine de Suède. Les plafonds décorés, les tableaux (Poussin, Rubens, Le Caravage) ne peuvent que séduire le visiteur. En face de la Galerie Corsini, il ne faut surtout pas quitter le quartier de Trastevere sans se promener dans la Villa Farnesina où Raphaël a peint de sa propre main l'inoubliable fresque, "Le triomphe de Galatée". Comme je n'ai pas terminé l'évocation des palais visités, la suite demain...

lundi 24 avril 2017

Rome, 5

Mon cinquième billet sur Rome concerne une icône de la peinture italienne : Le Caravage. Je suis partie ainsi sur ces traces. Mon cœur penche beaucoup du côté de la Rome antique qui me passionne et m'émeut plus que les églises et les chapelles. Michelangelo Merisi da Caravaggio est né en 1571 à Milan.  Il révolutionne la peinture du XVIIe siècle. La critique le qualifie d'artiste novateur et puissant. Ce peintre maudit (il a tué un homme dans un duel) peint avec sa force vitale en introduisant dans ses tableaux, des personnages naturels et réels du peuple italien. Ce réalisme s'appuie sur la technique du clair-obscur, baptisée aussi par le terme "ténébrisme". Il influence de grands peintres et le caravagisme devient un mouvement pictural. Comme je suis dotée d'une incommensurable soif de connaissance (qui parfois me fatigue moi-même !), je me suis mise à la chasse des tableaux de ce génie. Dans la chapelle de l'église Sant-Louis-des-Français de Rome, Le Caravage a peint une série de trois tableaux dédiés à de Saint Matthieu: La Vocation de Saint MatthieuSaint Matthieu et l'Ange et le Martyre de Saint Matthieu.  Dans l'Église Sainte-Marie-du-Peuple, située sur la Piazza del Popolo,  j'ai admiré deux grands chefs-d'oeuvre de l'artiste: la Conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas et le Crucifiement de Saint Pierre.  Dans la Galerie Doria-Pamphilj, j'ai eu la chance de me retrouver pratiquement seule devant trois oeuvres de l'artiste: la Madeleine repentante, le Repos pendant la fuite en Égypte et l'une des deux versions identiques effectuées de Saint Jean-Baptiste. Dans la Pinacothèque du Vatican, la magnifique "Déposition de Croix" m'a touchée et au  Palais Barberini, j'ai contemplé le célébrissime "Judith et Holopherne", une oeuvre d'une violence inouïe. J'ai terminé ma quête du Caravage dans les musées du Capitole avec le "Saint Jean-Baptiste" , "La diseuse de bonne aventure" et le "Narcisse".  Quel festival artistique... Pour connaître ce peintre exceptionnel, le roman biographique de Dominique Fernandez, "Dans la main de l'ange", complète à merveille l'œuvre magistrale du peintre dont la vie aventureuse et amoureuse constitue une saga baroque dans une Italie bouillonnante sur le plan artistique... Rome se conjugue à tous les temps, à tous les arts, et Le Caravage a rejoint sans aucun doute le paradis des dieux romains...

vendredi 21 avril 2017

Rome, 4

Je voulais terminer l'évocation de l'Antiquité romaine avec la description d'un des plus beaux musées du monde, installé dans le décor fabuleux d'une villa d'été, la villa Giulia, construite dans la campagne en 1550 par le pape Jules III. Ce pape aimait les choses antiques et les jardins. Il s'occupa lui-même de décorer sa résidence magnifique... Michel-Ange a élaboré le plan de la villa.  Le bâtiment maniériste, les jets d'eau dans le parc, les statues à l'extérieur ont été laissés à l'abandon pendant de nombreuses années et ont servi d'abri aux machines agricoles. En 1889, la villa devint le siège du Musée National étrusque. Je savais que ce lieu magique continuerait à me surprendre alors que je l'avais déjà visité lors de mon premier séjour à Rome. Divine surprise : aucune file d'attente, une vingtaine de visiteurs et toujours le même sentiment de vivre une rencontre mystérieuse avec la civilisation étrusque. Le parc arboré de pins parasols, le silence du lieu, la fontaine avec des mosaïques offrent un paysage enchanteur. Les plafonds de la loggia, peints par Pietro Venale rappelle la splendeur de la décoration d'origine. Les murs sont ainsi couverts de figures mythologiques. Une touriste plus que bienveillante nous a tout de suite signalé la présence d'une fontaine secrète, "le nymphé", située derrière une balustrade où se cachent deux divinités fluviales du Tibre et de l'Arno. Les Etrusques formaient une population nomade et commerçante et sont devenus sédentaires en VIe av. J.-C. en Toscane, dans le Latium et l'Emilie-Romagne. Le musée recèle des pièces majeures pour comprendre leur mode de vie. Ce peuple avait une coutume funéraire raffinée  : ils déposaient dans leur tombe une quantité non négligeable d'objets usuels : vases, ustensiles de cuisine, bijoux, statuettes, poteries diverses, jouets. Des vases grecs de toute beauté révèlent leurs échanges commerciaux avec la Grèce. Cette accumulation d'objets se retrouve dans les nombreuses vitrines du musée. L'œuvre la plus représentative de leur civilisation, "Le Sarcophage des Epoux" symbolise les relations harmonieuses d'un couple, sculpté dans le couvercle d'un sarcophage en terre cuite. J'ai aussi remarqué trois feuilles d'or couvertes de l'écriture étrusque qui garde son mystère... Ce musée mérite vraiment un grand détour de quelques heures. Situé dans le parc de la villa Borghèse et proche de la Galerie nationale d'art moderne et contemporain, la villa Giulia a comblé ma passion d'un des peuples antiques les plus captivants...

jeudi 20 avril 2017

Rome, 3

L'archéologie se vit aussi dans les musées de Rome. Le palais Altemps fait partie du Musée national romain et conserve des pièces très intéressantes : des statues romaines (souvent copiées de l'art grec), des têtes de philosophes grecs et des empereurs romains, des bas-reliefs, des sarcophages sculptés. Le "Pugiliste au repos" (330 av. J.-C.) m'a frappée pour son regard perdu et son courage stoïque. Je pouvais imaginer un roman historique sur ce personnage au destin complexe. J'ai remarqué la beauté d'un bas-relief représentant la naissance d'Aphrodite Uranie (Ve siècle av. J.-C.). Le musée national Palazzo Massimo alle Terme accueille surtout des pièces provenant de riches résidences de sénateurs romains, en particulier les fresques de la villa de Livie, femme d'Octave-Auguste (1er siècle av. J.-C.). J'avais vu des photos de ce jardin romain très célèbre. Je me suis donc retrouvée devant ces panneaux bucoliques avec les arbres fleuris, les oiseaux, les fruits, les fontaines. Cette image de cet Eden antique m'a attirée dans un vertige temporel délicieux... L'art figuratif triomphe dans plusieurs salles où l'on devine avec ravissement la vie quotidienne très raffinée de quelques Romains puissants. Des mosaïques splendides illustrent la décoration intérieure des villas d'un luxe raffiné. Ce musée présente aussi des statues de dieux, de déesses et de personnages célèbres de l'Antiquité. D'autres musées détiennent des trésors de l'Antiquité : la Crypte Balbi, les Thermes de Dioclétien et les musées capitolins. Des groupes scolaires envahissaient les salles mais, il suffisait d'attendre cinq minutes car ils ne stationnent pas trop longtemps devant une œuvre. Ces deux musées (les plus anciens du pays) regroupent le Palazzo del Conservatori et le Palazzo Nuevo. La place du Capitole a été dessinée par Michel Ange (!) et une copie de la statue de Marc Aurèle trône au milieu. Il est très facile d'accéder aux musées du Capitole qui attirent paradoxalement peu de touristes... Mais quel festival de beauté quand on pénètre dans les salles : la Louve de Rémus et Romulus, la tête de la Méduse du Bernin, des vases grecs magnifiques, la série des philosophes, les bustes d'empereurs, etc. Dans le cortile (cour intérieure), une statue équestre monumentale en bronze de Marc Aurèle défie le temps. Dans la pinacothèque, deux œuvres du Caravage m'ont fait fondre d'admiration... Je ne peux pas évoquer tous les chefs d'oeuvre de ce musée car il me faudrait composer des dizaines de billets... Rome ressemble à une gigantesque malle aux trésors, inépuisable et géniale. Et je vis dorénavant avec un album d'images merveilleuses que je ne veux jamais oublier...

mardi 18 avril 2017

Rome, 2

Il m'est arrivé une drôle de manie intellectuelle depuis que j'ai visité le site archéologique de Knossos en Crète dans les années 2000. L'archéologie que j'avais négligée pendant des décennies m'est revenue en boomerang et depuis, ma curiosité s'est accentuée au fil des ans en apprenant le grec ancien. Mes voyages à travers les musées et les sites archéologiques ont approfondi ma vision de l'Antiquité gréco-romaine. Rome ne pouvait que m'éblouir dans cette approche des temps anciens. Il faut acquérir la carte archéologique (23 euros) pour sept jours qui permet de visiter ces sites romains : le Forum romain, le Palatin, le Colisée, les Forums impériaux, les Thermes de Caracalla sans oublier le musée Massimo et la Crypte Balbi. Comment traduire ce sentiment que j'éprouve quand je me retrouve devant un temple, un arc de triomphe, des colonnes solitaires, des pans de mur, des restes de stade, des boutiques, des marques de la vie quotidienne, des blocs de pierre ? Toutes ces ruines antiques m'émerveillent littéralement. Je vis au rythme de l'Antiquité et j'oublie le temps présent comme une catharsis. Ces traces souvent énigmatiques s'apparentent à une langue ancienne qu'il faut traduire. La lecture en amont de documentaires (guides sur cette thématique dont le Guide Bleu Hachette, plus sérieux que les autres) permet une approche lumineuse sur les sites qu'il faut décrypter au fur et à mesure de la découverte. Une bonne connaissance de la mythologie romaine et de la vie sociale dans la Rome antique m'aide à apprécier tous ces signes majeurs de notre civilisation occidentale. J'ai consacré ma première visite au Forum romain et au Palatin. Comme cet espace grandiose occupe quelques hectares, les visiteurs se croisent sans se gêner et partagent ces paysages en toute sérénité. La promenade sous le soleil et parmi les pins parasols ressemble à un rêve éveillé, à une rencontre essentielle du côté de nos ancêtres qui ont tant façonné notre histoire européenne. Un lieu m'a captivée : nous étions très peu nombreux à arpenter les sentiers des Thermes de Caracalla. Les murailles déchiquetées par le temps se dessinaient dans un ciel d'un bleu profond. Les Romains se baignaient dans les différents bassins (chaud, tiède et froid), pratiquaient divers sports dans le palestre, se rendaient à la bibliothèque pour se cultiver. Cet équipement social, bâti en 216 après J.-C. pouvait accueillir plus de 1600 citoyens. Le paysage n'a pas changé depuis presque deux mille ans et ce lieu a servi plus tard de cimetière pour les pèlerins chrétiens du monde entier qui décédaient sur place. Je savourais le charme des Thermes et j'étais comblée par le silence, la solitude, l'esprit du lieu. Ma déambulation tranquille était accompagnée par des perruches bavardes et des mouettes dansantes. De nombreux morceaux de mosaïques, adossés aux murs racontaient ces fragments de vie à jamais perdus. Une équipe d'archéologues fouillaient un terrain qui recelait peut-être des secrets... Un site enchanteur, rare, une source d'imagination, une promenade antique, une parenthèse où le temps est suspendu...

lundi 17 avril 2017

Rome, 1

Je viens de passer une bonne semaine à Rome et j'appréhendais le trop plein touristique avant le week-end de Pâques. Cette capitale, âgée de presque 2 800 ans et des poussières, reçoit plus de trente millions de touristes par an... La cité prend parfois des allures de "parc de loisirs à la Walt Disney" et il faut tout simplement éviter ces espaces saturés de passants qui veulent se prendre en photo avec leur tige de selfie pour épater leurs proches et leurs amis virtuels de Facebook... Je ne comprends très bien les motivations de ces voyageurs-voyeurs, fascinés par leur propre image plutôt que par les lieux visités ! Comment être seule à Rome ? Un pari possible... Je savais que je me retrouverais cernée par les groupes obligatoires de scolaires, les voyageurs organisés et harassés par leur lever matinal, les pèlerins européens et les touristes venus d'Asie... Comment admirer les monuments, les places, les musées, les sites archéologiques au milieu de la foule ? J'ai donc trouvé des solutions de repli en fréquentant des lieux dédaignés, voire complétement ignorés du commerce touristique.  Et ces espaces déserts, j'en ai trouvé plusieurs que je vais décrire dans ce blog en plusieurs billets. Je vais vite oublier les côtés déplaisants de mon escapade romaine en les dévoilant tout de suite. Il faut s'armer de patience et d'abnégation pour les Musées du Vatican malgré une réservation "coupe-file". L'attente à l'ouverture dure au moins une heure (et les malheureux sans billet, n'en parlons pas) et les files s'allongent sans cesse. La majorité des visiteurs foncent à une allure forcée vers le but ultime de leur Graal : la Chapelle Sixtine, leur Joconde italienne. Avant de parcourir le long couloir fatidique, je suis rentrée dans la Pinacoteca, un régal pour les yeux, où j'ai croisé quelques amoureux de la peinture ancienne. Les Michelangélistes volontaires n'ont pas vu ce premier musée. J'ai ensuite arpenté avec un grand intérêt quelques salles consacrées à la civilisation des  Etrusques, des Grecs et des Romains. Je m'étonne que l'art antique attire si peu de curieux... Les touristes-consommateurs défilaient jusqu'à la fresque grandiose de Raphaël (l'école d'Athènes), s'arrêtaient cinq minutes et repartaient en ne jetant aucun coup d'œil aux tableaux de Morandi, Chirico, Foujita, etc. Enfin, le chef d'œuvre de Michel Ange était à la portée de centaines de regards et là, dans cette forêt humaine, j'avoue que je suis restée quelques secondes avant de m'enfuir... Pauvre Michel Ange ! J'avais raté ce rendez-vous mais je me suis vite consolée avec d'autres génies italiens...

vendredi 7 avril 2017

Lectures d'oeuvres d'art, 3

Je termine l'évocation de ces cours sur l'art par la naissance de l'abstraction dans la peinture autour de la figure majeure de Kandinsky. L'abstraction possède des racines lointaines : les figures géométriques de l'art grec, les volutes de l'art nouveau. Les précurseurs de cet art moderne se nomment Turner, Whistler, Boudin, Monet, Puvis de Chavannes. Les Nabis (Sérusier) et les Fauves (Matisse) annoncent aussi la peinture abstraite.  En Allemagne, le mouvement Die Brucke regroupe Nolde, Kirchner, Pechstein. Et surgissent les cubistes, les très célèbres cubistes : Picasso et Braque. La réalité se décompose en surfaces géométriques et se libère du dessin. La photographie imite à la perfection le réel et les découvertes scientifiques bouleversent la vision de l'espace, du temps et de la matière. Le monde en pleine mutation nourrit l'inspiration des peintres abstraits. La théosophie, l'anthropologie, la psychanalyse, la musique influencent cet art "irréel" où la figuration est inexistante. Des Russes comme Larionov et Gontcharova prônent le "rayonnisme". Kupka associe les couleurs aux sons. Les Futuristes italiens font l'éloge de la modernité technique. Mondrian théorise ses idées dans le "néo-plasticisme" avec des lignes verticales et horizontales en utilisant les couleurs primaires. Malevitch crée le suprématisme, mouvement quasi mystique, universel, pur avec le tableau le plus connu de ce peintre : "Carré blanc sur fond blanc". Robert Delaunay, Léger, Picabia, Lewis, Klee appartiennent à ce mouvement pictural, novateur et libéré de toutes les contraintes. La couleur et la forme répondent à une nécessité intérieure. Notre professeur nous a proposé une étude plus approfondie de Kandinsky (1866-1944).  Ce peintre russe concentre à lui seul l'aventure de la peinture abstraite. Il a même écrit un ouvrage sur ses conceptions de l'art : "Du spirituel dans l'art". Selon notre professeur, "Kandinsky est animé à la fois d'une forte pulsion créatrice. La couleur comme le son, véhicule l'émotion, l'œuvre d'art peut enrichir l'âme si on la débarrasse de ses formes matérielles." L'art abstrait se transforme en musique colorée, aux formes mouvantes, dans une liberté totale. Les artistes expriment leurs sentiments et leurs sensations sur une surface toilée en utilisant une écriture universelle... Ces cours de l'USTL m'ont beaucoup éclairée sur certains peintres et sur des tableaux qui ont marqué l'histoire de l'art. Je renouvellerai cette expérience avec plaisir.

jeudi 6 avril 2017

Lectures d'oeuvres d'art, 2

Le troisième cours était donc consacré à la naissance de l'impressionnisme, un des mouvements artistiques les plus connus et les plus appréciés. Notre professeur a bien installé le décor qui va donner naissance à cette période de l'art. L'art académique régnait triomphalement au XIXe avec une fixation des règles de bon goût : priorité au dessin, sujets historiques, noblesse des sentiments, peinture lisse, léchée, finie. Les salons officiels ne présentent que des peintres dits pompiers. Mais, les temps changent et transforment tout. La société devient industrielle avec la mécanisation du travail. La bourgeoisie s'enrichit, les transports (automobile et chemins de fer) bouleversent la vie quotidienne. Et surgit une invention capitale : la photographie en 1839. Va-t-elle révolutionner l'art ? Plus besoin de portraits, de paysages, de scènes réalistes... Le réel, capté par les appareils, n'intéresse plus les artistes. Et une autre trouvaille technique, un tout petit objet, le "tube de peinture" permet les sorties champêtres car les Parisiens pouvaient aussi s'échapper de la capitale en chemin de fer. La technologie change la vie comme aujourd'hui. Les ateliers se nomadisent et les toiles respirent en plein air. Des précurseurs annoncent l'éclosion d'une peinture nimbée de sensations, d'impressions : Constable, Turner, Boucher, Corot, Delacroix, Courbet, Jongking. Le japonisme influence aussi la peinture occidentale. L'art japonais accorde de l'importance à la fragilité des choses, à la lumière. En 1863, un scandale éclate car 3000 œuvres sont refusées au salon officiel. Manet bouscule le réalisme et ose peindre deux femmes nues, des prostituées sans doute, en compagnie masculine. La ville moderne apparaît sur les toiles : des ponts, des usines, des gares, etc. Pissaro, Sisley, Monet, Degas, Seurat, tous ces peintres s'affranchissent des codes figés, des règles anciennes et veulent saisir l'instantanée de la lumière, des reflets dans l'eau, la brièveté des saisons. En 1886, le groupe se disloque mais leur art singulier et révolutionnaire influence profondément la peinture européenne. Madame Gaufilet a montré des dizaines de tableaux et je me disais que mon regard s'était trop habitué à ces tableaux très présents dans les musées. Dorénavant et grâce à ce cours, je porterai une attention plus intense à l'impressionnisme... 

mercredi 5 avril 2017

Lectures d'oeuvres d'art, 1

L'Université savoisienne du Temps Libre (U.S.T.L.) a proposé un cours en six sessions du 8 mars au 12 avril. Ces lectures d'œuvres d'art concernaient Van der Weyden, Holbein, Velasquez, l'impressionnisme, Kandinsky et Sonia Delaunay. Le professeur (excellent !), Geneviève Gaufilet nous a reçus à la Maison des Associations dans un amphithéâtre agréable. J'ai remarqué le succès de ces cours car j'ai compté une bonne trentaine de participants (80% de femmes !). Un diaporama indispensable en powerpoint illustrait les explications de Madame Gaufilet. La méthode pédagogique consistait à nous présenter la biographie du peintre choisi, le contexte historique de l'époque, et les œuvres principales, commentées avec un focus sur la plus importante. Comme je n'étais pas disponible pour la première séance, je résumerai le tableau le plus important que j'avais admiré à Londres, "Les Ambassadeurs". Peint en 1533, ce chef d'œuvre raconte, à travers les deux hommes nobles, une époque (la Renaissance), un événement historique (tensions religieuses entres les protestants et les catholiques), un univers scientifique par les objets exposés (cadrans, sphères, globes, cartes, équerres, compas, livres). Le tableau accumule des secrets qu'il faut décrypter et ce jeu intellectuel est particulièrement stimulant. Holbein a signé sa toile avec une anamorphose, un crâne déformé, une tête de mort qui rend l'œuvre spectaculaire. Ce symbole caché représente la vanité qui nous chuchote : "souviens-toi que tu vas mourir", "mémento mori". Une séance vraiment complète et passionnante. La deuxième séance ne m'enchantait pas beaucoup car Vélasquez, peintre de la cour d'Espagne, ne m'attire pas, même si j'ai vu ses toiles au Prado à Madrid. Notre professeur a poursuivi sa méthode efficace pour commenter la vie du peintre de Séville, son amitié avec Philippe V, le roi d'Espagne. Le tableau le plus célèbre, "Les Ménines" (1656), recèle aussi des indices montrant son audace picturale qui annonce l'impressionnisme. Le monde de la cour d'Espagne devient un spectacle et le peintre se met en scène dans ce tableau, se mettant au niveau de la noblesse. Une de ses dernières œuvres se nomme "Les Fileuses", comme si cet immense portraitiste royal, était las de ce monde d'en haut pour montrer la dignité de ces femmes du peuple, filant la laine. Ces deux premiers cours m'ont éduquée le regard et j'évoquerai demain les débuts de l'impressionnisme et de la peinture abstraite...

mardi 4 avril 2017

Petite macédoine politique

Il m'est assez rare de proposer un texte d'humeur mais, quand je vois le spectacle actuel du monde politique, je me sens une âme affligée devant tant de médiocrité de nos comédiens du pouvoir. Il souffle un vent de suspicion, d'interrogation, de doute et j'avoue qu'aucun candidat ne me donne une idée lumineuse de la société future. Je m'inquiète en écoutant tous ces discours extrêmes, de la femme blonde autoritaire au sexagénaire faussement bonhomme, en passant par le petit B au futur désirable, à F, le monsieur catastrophe, et au milieu, l'optimiste "lou ravi", E, qui aime farouchement les gens... Imaginons le scénario suivant : le peuple (classes laborieuses ?) vote le 27 avril. Chacun obtient une part égale à hauteur de 20%. J'ai négligé les petits candidats, bien sympathiques au demeurant et les regarde avec compassion. Quelle énergie pour ne figurer dans aucune strate du pouvoir... Place au féminisme, M préside le destin du pays mais, elle ne dispose d'aucun pouvoir. Pour compenser son impuissance, elle passe ses vacances dans la datcha de Poutine et dans le ranch de Trump. F, le sarthois, reprend sa place de premier ministre (il a une grande expérience) et il n'engagera aucune réforme pour laisser le pays tranquille. E, le libéral, social, neutre, prend les rênes de l'économie, des quartiers difficiles et surtout de l'éducation nationale où il imposera l'anglais comme langue unique. Le petit B, écolo, bobo, nous met tous au bio obligatoire et ferme toutes les centrales nucléaires. Seul, le vélo est permis et tant pis pour les handicapés, pédaler donne la santé ! JL est devenu ministre de la culture et de la santé. Tout est gratuit : abondance de professeurs (un pour dix élèves), redistribution des richesses, médecine nationalisée, loyers abolis, banques fermées. Le meilleur des mondes possibles pour tous les citoyens... Les candidats abandonnent les fonctions régaliennes : dissolution de l'armée, fermeture des tribunaux, chômage des policiers. Ces vilains fonctionnaires dérangent le "vivre ensemble". Et le miracle a lieu : comme ils se partagent le pouvoir, il ne se passe plus rien. Les administrés s'administrent sans débourser un centime. Plus de dépenses incongrues : les stades pharaoniques, les TGV de luxe, les jeux olympiques, les autoroutes superflues. La lenteur redevient à la mode, les métiers s'humanisent, les machines tombent en panne. Les livres surclassent les tablettes, la musique disco est interdite dans les restos, et le respect règle la vie en société. Chacun vit à sa manière sans ennuyer son voisin. Voilà mon humeur du moment. Que vais-je faire le 27 avril ? Mystère... 

lundi 3 avril 2017

"Quand monte le flot sombre"

De Margaret Drabble, j'avais lu avec beaucoup d'intérêt "Un bébé d'or pur" en 2013. Née en 1939 en Angleterre, cette écrivaine écrit depuis 1963 et a suivi une carrière universitaire en supervisant des éditions littéraires anglaises. Le titre du roman n'incite pas à une lecture distrayante et légère. L'écrivaine propose une réflexion sur la vieillesse, le bien et le mal vieillir, l'arrivée de la maturité et la fin de vie. Fran Stubbs, septuagénaire dans une forme éblouissante, voyage à travers le pays pour inspecter les maisons de retraite et les résidences pour personnes âgées. Une organisation caritative lui a donné cette mission importante qui la maintient dans la "vie active". Sa fille Poppet vit dans une maison isolée et se consacre à l'écologie. Son fils Christopher travaille dans les médias et vient de perdre sa compagne. Il a rejoint des amis dans les îles Canaries. Son mari malade, dont elle est divorcée, bénéficie de son aide car elle lui apporte des repas à domicile. Et Fran possède des amies qui vivent dans ces résidences assez huppées de Londres. Les portraits de ces femmes illustrent le phénomène du vieillir et des étapes vers la fin de vie. Fran puise son énergie chez ses jeunes collègues et son immense empathie envers ses amies lui donne la force de vivre. Le vieillissement concerne aussi un couple d'hommes dont la différence d'âge intensifie l'inquiétude du plus jeune. Chacun trouve dans cette période de la vie, difficile et délicate, une solution pour supporter les problèmes de santé et l'isolement social. La culture tient une grande place dans leur existence (ils étaient tous des intellectuels) et atténue les douleurs physiques. Ce roman exigeant évoque tous ces destins d'hommes et de femmes dans un devenir qui s'amenuise au fil du temps. Pourtant, Margaret Drabble traite ce sujet avec une mosaïque de sentiments contradictoires : le regret de la vitalité et la richesse de l'expérience,  la nostalgie du passé douloureux et la satisfaction d'un présent plus serein. Le dénominateur commun de tous ces portraits souvent émouvants se nomme dignité, une dignité héroïque, une volonté de vivre malgré la mort future. Un dernier chapitre raconte la mort de Fran et comme le lecteur(trice) s'était attaché(e) à ce personnage tellement vivant, une peine soudaine surgit alors que tout est fiction. Un roman littéraire, attachant, fort et teinté d'humour, malgré tout..

samedi 1 avril 2017

Lectures romaines, 2

Quand je pense à Rome, j'ai devant mes yeux un gigantesque millefeuille historique : Rome antique, Rome chrétienne, Rome de la Renaissance, Rome baroque, Rome moderne. Pour appréhender toutes ces strates, il faut se plonger dans une documentation riche et diverse, un passeport culturel absolument nécessaire si l'on veut savourer en profondeur l'infinie beauté de la capitale italienne. Avant de partir, je m'informe, je me documente, je prends des notes, j'élabore des fiches par quartiers (habitude bibliothéconomique !). Pendant la visite, je découvre les chefs d'œuvre artistiques, les monuments, les places, les rues et tout l'environnement d'une immense métropole. Et quand je reviens, j'ouvre à nouveau les livres pour retrouver mes sensations et mes souvenirs. Plusieurs ouvrages d'art complètent avec bonheur les guides touristiques comme le Routard (indispensable pour les restaurants !) et le Guide bleu Hachette (très riche sur l'aspect culturel). Il faut feuilleter l'ensemble des guides où je grappille, parfois,  des informations inédites. Et ensuite, les ouvrages sur l'art et l'archéologie me semblent indispensables pour comprendre les origines exceptionnelles de Rome. Sur ma table du salon, je vis depuis un mois avec "Rome, art et architecture", édité chez Ullmann, d'une documentation précise, sérieuse et très agréable à lire. J'ai acquis récemment "Rome, art et archéologie" chez Hazan, l'éditeur incontournable dans le domaine artistique. L'iconographie est somptueuse et les textes très accessibles sans jargon de spécialites. J'ai lu aussi des revues dont une sur "Rome, la ville éternelle révèle de nouveaux secrets", un dossier complet d'Archéologia. Je n'oublie pas de mentionner mes recherches sur les sites Internet italiens souvent traduits en français. Malgré la lecture compulsive de livres d'art, de guides touristiques et de revues, j'ai parfois l'impression que cette ville gardera tous ses secrets... J'ai acheté chez un bouquiniste un tout petit guide adorable, "Rome", vestige des années 80, édité dans la collection "Un guide intime" aux Editions Autrement. Ce beau texte sur la ville est écrit par Danièle Sallenave, et en vraie amoureuse de Rome, elle décrit cette sensation devant le vertige temporel  : "A Rome, nous éprouvons très vivement le sentiment d'être le contemporain des morts, de tous ceux qui nous y ont précédés depuis plus de deux mille ans"... Je sens que je vais rajeunir à Rome...