mercredi 18 mars 2020

Ordre du jour

Notre Président a donc imposé le "confinement" pour des raisons sanitaires sans employer ce mot quelque peu effrayant. L'heure est grave. La formule, employée à plusieurs reprises, "Nous sommes en guerre", est tombée comme un couperet. Ce virus insidieux, inconnu, virulent peut affoler et fortement inquiéter. Et pourtant, j'ai entendu plusieurs médecins qui ont comparé ce virus à une petite grippe de rien du tout. Où est donc la vérité ? Allons-nous avoir un pic de quelques millions de contaminés ? Combien de décès ? La région Grand Est semble très atteinte. Regarder les informations angoisse, ne pas les regarder est un déni. J'ai remarqué aujourd'hui dans mon propre quartier, des adolescents jouant au ballon, des enfants pratiquant le vélo, des couples se promenant. Les parents font preuve de désinvolture et certains préfèrent évidemment la "légèreté d'être" et pourtant, il va arriver ce tsunami viral. Se confiner chez soi, c'est respecter autrui. Certains pensent que c'est un complot américain, d'autres une arme chinoise, d'autres une vengeance de Mère Nature, d'autres encore un châtiment divin. Le réel cogne dur en ce moment. Un philosophe, Roger-Pol Droit, a analysé la situation ainsi : "Un tsunami mental, voilà ce qu'est aussi cette épidémie. Ses conséquences immédiates ne sont pas seulement sanitaires, boursières, sociales. Bien sûr, le coronavirus va de plus en plus saturer les hôpitaux, déprimer l'économie, détraquer les marchés financiers, menacer des emplois. Mais c'est également une étonnante expérience philosophique".  Comment faire face à cette menace insidieuse, silencieuse et obsédante ? Je viens de voir des dizaines de cercueils alignés dans une chapelle à Bergame. Cette image devrait faire réfléchir et je pense que beaucoup de Français n'ont pas encore compris l'enjeu des précautions sanitaires et sociétales. Tant pis pour les plaisirs des jours d'avant, ils reviendront bien un jour prochain. Tant pis pour les balades, pour le cinéma, le restaurant, les voyages. Ils finiront par surgir dans trois mois, dans six mois. Il vaut mieux penser à tous ceux et toutes celles qui sont malades, fragiles, bloqués au travail, confinés dans de tous petits espaces. Je pense surtout à tous les soignants, ces héros quotidiens dans les urgences. Il faut se sauver les uns les autres en faisant preuve de civisme, de responsabilité. Rester chez soi, attendre patiemment que la vague maladive et mortelle passe. L'Italie paye un lourd tribut en ce moment et elle a servi de cobaye. L'ambiance fin du monde dans mon quartier rappelle aux anciens qui m'entourent l'état d'esprit de la guerre mondiale. N'oublions pas qu'il nous reste quand même les médias, la télévision, Internet, les magasins d'alimentation, les pharmacies. Pour garder le moral, essentiel pour la santé, il faut se réorganiser dans son quotidien : je conseille les bienfaits prouvés de la lecture, comme je le fais toujours dans mon blog. Lisez, lisez, comme l'a dit notre Président. La lecture, un confinement consenti, une bonne solitude, une consolation intime et un médicament mental sans danger que nous pouvons consommer sans modération.