mercredi 3 février 2016

Atelier d'écriture

Comme nous sommes très nombreuses à l'atelier d'écriture (douze exactement), Marie-Christine nous donne une seule consigne. Elle a lu trois textes courts de Claude Rignot, un auteur régionaliste, sur Valloire, en Savoie. Il s'agissait d'un facteur, d'une télébenne et d'un colporteur. Elle nous a demandé d'établir une liste des métiers et des objets disparus. J'ai choisi pour ma part, le solex.
Solex, le soleil de ma jeunesse,
J'ai commencé vraiment à grandir grâce à mon solex. Avec mes copines, nous étions la bande aux solex. Que de trajets sous la pluie, le vent, l'orage, la brume sans broncher, sans se plaindre ! Nous portions un poncho noir qui brillait sous les gouttes tel un soleil noir. Quand nous arrivions au lycée telles des cavalières de l'Apocalypse, nous descendions de nos chevaux à roues à la conquête du savoir. Pendant les vacances, nous enfourchions nos solex impériaux pour atteindre quelques territoires de notre Pays Basque authentique et secret. Attention à la panne d'essence lors de ces périples odysséens, il suffisait que l'on s'accroche à un bras ami pour se faire tirer jusqu'à la maison. Le solex ne nécessitait pas de permis. Economique et léger, ce cheval de fer avec son moteur un peu ridicule à l'avant, nous offrait un espace de liberté magnifique. Quel beau mot, commençant par sol comme solitude, solaire, et ce petit x pour boucler l'extrême modernité de l'outil ambulant ! Qui a vécu en solex jeune, vivra plus tard en "Deux chevaux", la fameuse et mythique "deuch" que j'ai achetée à un agriculteur béarnais, deux cent mille kilomètres au compteur... Ma jeunesse s'est enroulée autour de cette bécane mythologique et s'est achevée avec ma petite voiture qui m'a transportée là où je voulais. Ma jeunesse a roulé, roulé, roulé sur les chemins de mon petit coin d'Atlantique...