mardi 6 octobre 2015

Retour de Grèce, 5

J'ai aussi profité du soleil en partant en Grèce en agissant comme un écureuil qui amasse des noisettes pour l'hiver. Mes noisettes ensoleillées, je les ai ramassées sur une plage proche d'Athènes, baptisée Edem que l'on atteint en tramway. Mais, je ne sais pas rester sur un transat des heures entières surtout quand on a tant de lieux à découvrir. J'ai choisi d'aller à Egine, l'île aux pistaches, à deux heures de ferry. Prendre un ferry au Pyrée demande pas mal d'astuces quand on utilise le bus. Mais, j'ai eu de la chance pour trouver le terminal car une jeune femme grecque d'une gentillesse exquise m'a accompagnée de l'arrêt du bus à mon ferry. Il faut vivre cette expérience essentielle : s'embarquer avec des Grecs (peu de touristes sur le bateau) et partager ces moments de traversée dans un grand salon avec tables et fauteuils. Des popes s'amusaient comme des enfants, des groupes de "copines" jouaient aux cartes, certains dormaient, d'autres regardaient la télévision. Je me promenais sur les divers ponts pour humer la mer bleue, observer les mouettes, suivre les voiliers, les bateaux de pêche, les ferries qui nous croisaient. Je pensais au mot grec "thalassa", la mer tout autour de moi comme un sentiment de jubilation archaïque, sachant depuis longtemps que le vivant est né dans l'eau... A Egine, j'ai vite repéré une plage de rêve et je n'arrivais pas à le croire : un musée archéologique se cachait derrière la pinède ! Je l'ai visité avec plaisir entre deux baignades... Ma deuxième sortie m'a réservé une belle surprise, encore d'ordre archéologique. J'ai repris un bus régional pour longer la côte de l'Attique, vers le cap Sounion où un temple de toute beauté, dédié au dieu de la mer, Poséidon, contemple l'horizon depuis 2600 ans. Homère l'a mentionné dans l'Iliade, Thucydide aussi, et j'imaginais les méchants Perses, escalader les pentes du piton rocheux pour envahir la terre grecque. Un lieu somptueux, magique, assez difficile d'accès, mais quelle récompense quand on arrive sur place...  J'ai vécu un beau voyage, un retour sur le grand passé, (3000 ans av JC), une déambulation dans une Athènes en crise mais si attachante, une plongée dans la mer Egée, je me dis que, décidément, ce pays nous est essentiel, indispensable en Europe. Nous sommes tous Grecs comme on était Charlie en janvier 2015. J'ai déjà décidé que j'y retournerai dès l'année prochaine pour une escapade dans les Cyclades !