jeudi 9 février 2017

Jeudi des Livres, 1

Aujourd'hui, le jeudi des livres de février a tenu toutes ses promesses. J'avais choisi d'évoquer un de mes écrivains fétiches : Jean-Bertrand Pontalis, psychanalyste de métier et médiateur singulier entre l'écriture et la science freudienne. Je consacrerai quelques billets sur lui la semaine prochaine. Je préfère rendre compte des coups de cœur de mes amies lectrices. Régine a démarré avec un roman de Pierrette Fleutiaux, "Destiny", publié chez Actes Sud en 2016. Une sexagénaire "BCBG" rencontre dans le métro, une femme réfugiée du Nigéria, Destiny. Elle lui vient en aide car la jeune femme est enceinte et complétement démunie. Elle a traversé le désert, la mer, a subi des violences et se retrouve échouée à Paris. Entre ces deux femmes, un lien fragile se tisse malgré les difficultés de communication, issues de leurs vies totalement différentes. Un beau coup de cœur qui dérange... Régine nous a présenté un roman de la romancière espagnole, Rosa Montero, "La chair", ou l'histoire d'une femme trompée par un mari qui préfère une femme plus jeune. Elle se venge avec en liant à un "gigolo", mais Régine a préféré les réflexions de Rosa Montero sur le vieillissement physique du corps et sur la jeunesse de l'esprit. Mylène a choisi un roman historique, "14 juillet" d'Eric Vuillard, une fresque humaine sur la prise de la Bastille en 1789. Les gens du peuple se retrouvent dans une révolution qui va les broyer eux-mêmes. Ce roman flamboyant sur le rôle des "gens de peu", aux multiples petits métiers de Paris, a conquis Mylène qui a aussi évoqué le style baroque de l'écrivain. J'ai noté cette phrase d'Eric Vuillard : "Les barrières brûlaient. Ce qui brûle projette sur ce qui nous entoure un je-ne-sais-quoi de fascinant. On danse autour du monde qui se renverse, le regard se perd dans le feu. Nous sommes de la paille." Comment survivre après une Révolution ? La réponse se trouve peut-être dans ce livre... Mylène a lu un classique de la littérature russe, "Le Docteur Jivago", publié en 1957. Boris Pasternak obtiendra le Prix Nobel l'année suivante. On se souvient du beau film tiré du roman avec le beau Omar Sharif, mais il vaut mieux revenir au texte, très riche, "extraordinaire" nous a dit Mylène... Pourquoi pas se lancer dans une épopée sentimentale et politique dans la Russie des années 20 aux années 40 ? Nous oublions trop souvent les grands classiques de la littérature mondiale. Mylène nous a donné envie de le relire ou de le découvrir... La suite des coups de cœur, demain.