mercredi 3 décembre 2014

Rubrique presse

Le Magazine littéraire propose dans le numéro de décembre une enquête sur l'emballement médiatique d'Emmanuel Carrère avec son roman "Le Royaume" qui n'a d'ailleurs obtenu aucun prix littéraire. J'ai retrouvé avec un grand plaisir le dossier central sur Marguerite Yourcenar, considérée comme "vraiment immortelle". La revue signale qu'elle est au programme de l'agrégation de lettres en 2015, marque de reconnaissance pour cette femme-écrivain du XXe siècle. J'ai commencé à aimer l'Antiquité avec son roman, "Les mémoires d"Hadrien", et son œuvre est intemporelle. De nombreux colloques sont organisés partout dans le monde. Des écrivains s'effacent, sont oubliés même ceux qui ont marqué leur époque mais, Marguerite Yourcenar ne cesse de nous surprendre et pour moi, elle représente une voix singulière, originale, d'avant-garde, une œuvre solide et érudite, un personnage dont j'aime l'esprit de solitude. La revue évoque aussi Charles Péguy, la littérature punk, etc. Un très bon numéro à lire au coin du feu  (du poêle, pour ma part). Lire offre le palmarès des vingt meilleurs livres de l'année dans plusieurs catégories. La palme d'or est attribuée à... "Le Royaume" , encore lui... Puis, le meilleur roman étranger revient à James Salter, "Et rien d'autre" (billet dans ce blog), les meilleurs romans français à la formidable Maylis de Kerangal, "Réparer les vivants" et ex-aequo, avec Eric Reinhardt, "L'amour et les forêts". J'ai noté la meilleure autobiographie pour Paul Veyne, "Et, dans l'éternité, je ne m'ennuierai jamais". En ces temps de cadeaux, la revue n'a pas oublié comme tous les ans le traditionnel guide des beaux livres. La rentrée de janvier nous réservera des nouveautés intéressantes et la revue termine son numéro par un entretien avec le philosophe Nicolas Grimaldi qui vient d'écrire un "abécédaire philosophique, les idées en place". Un ouvrage que je vais lire pour découvrir les thématiques de son œuvre, teintée de pessimisme revigorant.  Il vit à Socoa dans une maison face à l'océan,  et il confie cette pensée : "Je ne suis ici qu'en sachant que rien ne viendra, que je n'ai rien à attendre, que je ne remporterai aucune victoire et que tout ce qui risque de m'arriver, c'est d'assister d'un peu loin à l'effondrement de la culture." Et il précise que "Nous sommes tous des éclopés" et seuls, les livres arrivent à nous consoler, les livres et l'océan pour ce philosophe "marin"... Bientôt j'irai me promener du côté de son sémaphore et je rencontrerai ce solitaire mélancolique pour parler de son abécédaire.