mercredi 5 septembre 2018

La rentrée littéraire

La rentrée de septembre ne prend pas pour moi les chemins de l'école bien que je sois concernée indirectement dans ma famille où mon petit-fils a franchi les portes de son école maternelle à Besançon tel un vaillant petit soldat sans verser une seule larme. Je me disais qu'il entre dans un cycle de vingt ans minimum, voire plus s'il poursuit de longues études. Quelle aventure pour ce petit homme qui va tout apprendre, surtout mon cher alphabet et grâce à cet outil symbolique, il découvrira le bonheur de la lecture. Il a encore le temps de vivre dans le monde merveilleux des livres et en attendant, ces compagnons de papier l'accompagnent dans son quotidien. Cette sortie de l'été caniculaire signifie pour moi le retour de la rentrée littéraire, un rite de l'automne qui m'intéresse toujours autant. Ce phénomène très français intrigue souvent la presse internationale, mais sans cette tradition, notre pays perdrait sa réputation de patrie des lettres même si l'influence de ce rite s'atténue un peu au fil du temps. En septembre, les revues littéraires proposent leur propre sélection qui ne laisse pas trop la place à de grandes surprises. La revue Lire met donc à l'honneur Jérôme Ferrari, "A son image", Maylis de Kerangal, "Un monde à portée de main", Serge Joncour, "Chien-Loup", pour en citer quelques uns. Pour les romans étrangers, les critiques évoquent Zadie Smith, Javier Cercas, Carole Fives, Stefansson, etc. Le Nouveau Magazine littéraire se penche aussi sur les nouveautés avec plus d'éclectisme et plus de choix dans la production éditoriale. Un dossier m'a vraiment fait plaisir car il concerne Philippe Lançon, l'écrivain de l'année selon la rédaction. Son livre, "Le Lambeau" s'est vendu à plus de cent mille exemplaires, un record de vente pour un ouvrage retraçant la tragédie de l'attentat de Charlie Hebdo et la reconstruction de l'auteur, gravement blessé. J'ai aussi trouvé dans une maison de la presse l'excellent hors série de l'hebdo "Le Un" sur les coups de cœur des libraires (très surprenants), des articles sur les bibliothèques d'écrivains dont celle de Charles Juliet. La rentrée littéraire s'annonce sous de bonnes augures. Les listes des prix littéraires vont bientôt apparaître et le goulot d'étranglement va se préciser pour ne retenir que les valeurs sûres. Les revues littéraires permettent de choisir nos futures lectures et j'aime aussi flâner dans les librairies de Chambéry pour feuilleter les nouveautés et lire les premières phrases qui me donnent envie de poursuivre ou d'arrêter… Une rentrée littéraire prometteuse.