mercredi 16 juillet 2014

"Un homme disparaît"

Il m'arrive de "succomber" au charme d'un écrivain et je ressens le besoin de "tout lire" comme un devoir de mémoire et de respect pour ces hommes et ces femmes qui consacrent leur vie à l'écriture. J'ai donc acquis une dizaine de folios de J.-B. Pontalis et ma "mission" de lectrice assidue et motivée consiste à les lire cet été. J'avais beaucoup aimé ces derniers ouvrages, en particulier "Marée haute, marée basse" et "Le dormeur éveillé". que je considère comme des livres "accompagnateurs".  "Un homme disparaît", publié en 1996, a confirmé mon attirance pour cet écrivain-psychanalyste. Il a choisi en exergue un extrait d'un poème de Claude Roy que je vous livre :
 "On ne sait plus qui sont ces passants de l'automne,
Mais sais-tu qui tu es ?  Mais sais-tu d'où tu viens ?
Es-tu vraiment toi-même ? Quelqu'un qui serait toi ?
Es-tu le souvenir d'un autre que tu fus ?
Es-tu sûr d'être là ? Et si tu n'es pas là
qui est cet étranger qui parle avec ta voix ?"
J.-B. Pontalis raconte donc l'histoire d'un inconnu à qui il donne un nom, Julien Beaune, (le double de l'écrivain ?). Son père est mort pendant la guerre de 14, il vit avec sa mère et se lie à un ami, Samuel qui l'initie à la littérature. Il suit des études de philosophie à Paris, vit une histoire d'amour à trois, devient secrétaire d'un écrivain. Mais sa vie bifurque quand il décide de devenir médecin. Il se consacre entièrement à sa nouvelle vocation. J.-B. Pontalis décrit avec un esprit complice le destin de cet homme entre amour et travail. L'auteur et son personnage vont finir par se rencontrer et pratiquement fusionner. Ce récit est parsemé de réflexions sur la vie, sur la perte, sur la mémoire et sur l'éternelle question que pose souvent la littérature : comment vivre ? Que faire de ma vie ? J.-B. Pontalis essaie d'apporter quelques réponses en s'appuyant sur sa double identité d'écrivain et de psychanalyste. Un récit imprégné d'empathie et de philosophie...