lundi 22 janvier 2024

Atelier Littérature, 2

 Mylène et Odile ont choisi le roman "animalier" de Virginia Woolf, "Flush". J'ai déjà évoqué dans ce blog ce texte que j'ai relu avec un très grand plaisir. Mylène a beaucoup aimé le regard de ce cocker sur sa propre vie, amoureux de sa maîtresse, jaloux de son futur mari, subissant un rapt odieux, aimant la liberté qu'il connaîtra à Florence quand ses maîtres iront vivre en Italie. Après avoir lu ce roman plein d'humour et de vie, Mylène avait envie d'adopter un chien ! Véronique a choisi "courageusement" le livre de Pascal Quignard, "Dans ce jardin qu'on aimait", publié en 2019. Ce texte adapté au théâtre comporte un récitant qui a un peu dérouté notre amie lectrice mais elle a bien aimé l'histoire de ce révérend, Simeon Pease, le premier compositeur à avoir noté tous les chants des oiseaux qu'il avait entendus dans son jardin au cours des années 1860-1880. Pascal Quignard rend un hommage poétique à ce solitaire : "J'ai été ensorcelé par cet étrange presbytère tout à coup devenu sonore, et je me suis mis à être heureux dans ce jardin obsédé par l'amour que cet homme portait à sa femme disparue". Un roman d'amour élégiaque à la façon quignardesque. Le monde que décrit cet écrivain singulier peut fasciner ou laisser indifférent. J'opte pour la grande fascination... La place des animaux dans ce texte ? Les oiseaux, leurs chants et leurs présences mystérieuses quasi divines. Geneviève a évoqué le roman de Jean Giono, "Le grand troupeau", publié en 1931. Giono raconte la Guerre de 14-18 avec des scènes terribles et réalistes sur cette hécatombe. L'écrivain pacifiste alterne ses chapitres entre les hommes au front et les femmes à la ferme avec la vie du village et la vie dans les tranchées : "C'étaient ces fleuves d'hommes, de chars, de canons, de camions, de charrettes qui clapotaient là-bas dans le creux des coteaux : les grands chargements de viande, la nourriture de la terre". Ce roman sombre et cru sur les horreurs de la guerre est malgré tout chargé d'émotions avec les personnages féminins. Le style inimitable de ce conteur né donne des couleurs inoubliables au texte. Geneviève a cherché le rôle des animaux dans cet ouvrage. Elle a trouvé le troupeau de brebis et le bélier dans les premières pages. En fait, "Le grand troupeau" symbolise les hommes partis au front avec le sentiment d'un gâchis épouvantable. Giono, notre écrivain toujours aussi contemporain.