mardi 18 décembre 2012

Atelier d'écriture

Dans ce dernier atelier de l'année 2012, nous étions un tout petit groupe de quatre avec l'animatrice Marie-Christine. Evidemment, les vacances approchent et les têtes sont peut-être accaparées par d'autres enjeux... Nous avons écrit sur le thème de la neige, en s'appuyant sur un texte de Maxence Fermine, "Neige". Voilà mon texte avec deux contraintes : la phrase de démarrage et la dernière phrase. "Chaque jour, je prends l'habitude de sortir très tôt de la maison. Il avait neigé à foison pendant la nuit. Le jardin dormait sous cette neige fraîche, froide et me rendait frileuse. Je me couvris chaudement pour éviter la glaciation de mon corps. Il faisait à peine jour mais je découvris les arbres nus, sculptés dans le ciel avec une nouvelle peau blanche et épaisse. Aucun bruit dans le quartier, le silence complet, un silence ouaté, un silence de fin du monde. Chacun dans sa chaumière pour observer les milliards de flocons qui tombaient d'une autre planète, peut-être. Je m'avançais sur la neige craquante en évitant d'abîmer le manteau blanc, immaculé, profond et immobile. J'étais seule, figée par cette pluie floconneuse et légère. Générosité de la neige, silence du temps, présence invisible de la Nature qui s'affole, tempête, recouvre, efface les traces sales de la veille, cache les imperfections du paysage, oblige les animaux et les humains à se blottir dans leur tanière, explose de rire devant sa conquête. "Moi, la neige, je prends possession des lieux, je prends mes aises. Tant pis pour vos vélos, vos autos, votre travail, vos affaires pressantes. Je vous paralyse, je vous cerne et vous enferme. Je vous livre à la contemplation et à la méditation. Prenez le temps de me goûter, de me palper, de me caresser : je suis blanche, crémeuse, salée, croquante, un vrai repas de Noël !"  J'entendais ce message, je lui donnais raison. Enfin, un peu de paix et de sérénité dans ce monde fiévreux. J'arpentais les ruelles de mon quartier et croisais les sempiternelles sentinelles, propriétaires de chiens qui ne renoncent jamais à l'appel de l'extérieur malgré le froid, le brouillard, la pluie et la neige. J'avais l'impression que le blanc me portait, m'allégeait, me donnait des ailes. Faut-il saisir quelques flocons pour communier avec elle et rendre le monde plus beau et plus juste ? Mais, la neige avait cessé de tomber. Je rentrais pour la cérémonie du thé."