jeudi 10 février 2011

L'été de la vie de J.M. Coetzee

Après "Scènes de la vie d'un jeune garçon" et "Vers l'âge d'homme", voici le troisième volet de l'oeuvre autobiographique de Coetzee, "L'été de la vie". L'écrivain a atteint la trentaine et, de retour au pays natal, partage avec son père malade une petite maison en piètre état dans la banlieue du Cap. La critique à l'unamité, a recommandé ce récit.Il est certain que la structure du roman est très originale. L'écrivain s'étudie lui-même par l'intermédiaire d'un universitaire anglais, chargé de recueillir quatre témoignages de femmes et d'un collègue professeur qui l'ont connu dans les années 70. Ce portrait kaléidoscopique, sans complaisance, présente un homme toujours froid et distant, hors de la vie, à contre-temps et ne comprenant jamais les rares femmes qu'il croise dans sa vie. Ce livre est peut-être une prouesse littéraire mais cet autoportrait grinçant laisse le lecteur un peu perplexe. Le message de l'écrivain est désespérant : personne ne peut atteindre le noyau "dur" de l'autre. L'écrivain se révèle médiocre, peureux, indécis et fort peu "aimable" au fond. J'ai terminé ce livre en éprouvant un sentiment de malaise... Mais de temps en temps, je tiens compte des critiques parues dans la presse littéraire. Ma curiosité me pousse aussi à lire des écrivains pour qui je n'éprouve aucune attirance particulière comme Jean Genet par exemple, ou Céline. Coetzee a reçu le prix Nobel de littérature en 2003. Je le considère comme un très grand écrivain, évidemment mais comme sa planète est triste, sans espoir et sans amour... Il dénonce la mascarade sociale et sa description lucide et âpre de la condition humaine rend le lecteur un peu mélancolique. Si vous voulez découvrir Coetzee, il vaut mieux commencer par les deux premiers titres cités avant de lire "l'été de la vie".