jeudi 11 février 2016

Poésie/Gallimard, 50 ans d'âge

Ils sont nombreux les lecteurs(trices) qui ont ouvert avec gourmandise un fascicule de cette collection fêtant son cinquantenaire en 2016. Ces ouvrages en poche ressemblent  à un Poche, un Folio, un 10/18 ou un Points/Seuil. Mais, son format rectangulaire, sa couverture blanche d'une sobriété élégante, son papier de qualité et la photo du poète sur la couverture en bande-annonce le distinguent de toutes les collections de poche. D'un coût modique (à partir de 9 euros), ils forment sur une étagère un ensemble d'une présence rassurante. Née en 1966 sous l'égide de Claude Gallimard, la collection a réuni les poètes français classiques de Villon à Aragon (le record de vente pour Apollinaire, vendu à plus de deux millions d'exemplaires). Viennent ensuite Baudelaire, Eluard, Rimbaud et Francis Ponge et tous les ans, plus de 350 000 exemplaires rejoignent les tables de chevet des lycéens et des amoureux de poésie. Encore des chiffres pour compléter mon portrait de la collection : 503 titres disponibles en librairie et 249 auteurs.  André Velter, poète et homme de radio, dirige la collection et lui a donné une dimension internationale en proposant une quarantaine d'édition bilingue. Dante, Lorca, Neruda, Sappho, Rilke, Pasolini sont ainsi proposés dans leur langue originelle. Ces plaquettes de poésie m'accompagnent depuis longtemps et quand j'étais libraire, je me souviens d'un jeune lycéen qui m'avait dérobé un exemplaire de la collection. J'avais fermé les yeux, me réjouissant qu'il emporte dans son sac, ce trésor de mots. A chaque création de bibliothèque, je me devais de rassembler une bonne centaine de titres pour le secteur poésie. C'est réjouissant de vérifier que certaines références culturelles perdurent dans le temps et je remercie la maison d'édition Gallimard de diffuser la poésie classique, les contemporains français et étrangers, les anthologies variées (Oulipo, les Haïkus, les poésies nationales, des siècles passés, etc.). Je livre quelques noms de poètes que je feuillette régulièrement : Georges Perros, Pierre Reverdy, Pessoa, Ponge, Guillevic, Lorca, et bien d'autres. Je m'efface devant cet phrase de Pierre Reverdy : "La poésie semble donc bien devoir rester le seul point de hauteur d'où il puisse encore, et pour la suprême consolation de ses misères, contempler un horizon plus clair, plus ouvert qui lui permette de ne pas complètement désespérer. Jusqu'à nouvel ordre (...), c'est dans ce mot qu'il faut aller chercher le sens que comportait autrefois celui de liberté".