vendredi 13 décembre 2019

Atelier lectures, 3

La deuxième partie était consacrée aux romans "ruraux" ayant pour cadre le monde de la nature, de la campagne. Souvent, la littérature semble naître dans les grandes villes, dans l'urbanité et l'image traditionnelle du grand écrivain évoque en plus de nombreux parisiens comme Balzac, Proust, et tant d'autres. J'avais proposé ce genre littéraire après avoir lu Marie-Hélène Lafon et Pierre Bergounioux. Mylène et Odile ont choisi le même ouvrage, "Survivance", de Claudie Hunzinger. Deux libraires, Jenny et Sils, sont contraints de rendre les clés de leur librairie et de leur domicile. Ils trouvent un refuge dans une maison perdue en ruines dans la montagne. Ils doivent s'adapter à leur nouvelle vie comme des Robinson Crusoé. Ils redécouvrent une nouvelle façon de vivre. Odile a beaucoup aimé ce récit alors que Mylène n'a pas adhéré, reprochant à l'écrivaine un manque de profondeur psychologique chez les personnages. Pour ma part, j'avais apprécié ce livre à l'époque en m'imaginant revivre comme eux dans la montagne, ayant vécu aussi la fermeture de ma librairie à Bayonne dans les années 80. J'avais choisi Paris… Agnès et Marie-Christine ont lu aussi le même roman, "Grossir le ciel" de Franck Bouysse. L'une l'a aimé et l'autre l'a peu apprécié. Agnès a découvert un thriller rural avec deux personnages emblématiques, Gus, un paysan solitaire et taiseux et Abel, son voisin. Deux solitudes paysannes, des secrets de famille comme une bombe à retardement dans les Cévennes. Un écrivain à découvrir. Trois autres lectrices ont lu Marie-Hélène Lafon. J'ai découvert cette écrivaine avec "Nos vies", un remarquable récit sur une caissière d'épicerie. Dans ses précédents romans, elle évoque le monde perdu et pauvre de la paysannerie française. Janelou a particulièrement apprécié "L'annonce" et "Les derniers indiens". Dans "L'annonce", l'écrivaine raconte une rencontre entre Paul, quarante-six ans et Annette, trente-sept ans. Ils veulent rompre leur solitude respective. Vivront-ils une belle histoire d'amour ? A découvrir pour le savoir…  "Les derniers indiens" évoquent les Santoire, le frère et la sœur, célibataires et en face de chez eux, des voisins qui forment une tribu familiale. Marie-Hélène Lafon décrit avec sa finesse et son sens de l'observation la fin d'un monde, celui des agriculteurs. Janelou et Véronique ont beaucoup apprécié ces romans alors que Régine pense que l'univers "lafonien" est un peu étouffant et déprimant malgré une écriture très travaillée. Danièle a présenté "Chaleur de sang" d'Irène Nemirovsky, une plongée dans la France rurale des années 30. Silvio, un vieil homme, se souvient du cours tranquille des vies paysannes brusquement secouées par la mort et les passions amoureuses. Une écrivaine qui a eu beaucoup de succès à son époque et oubliée ensuite. Son roman le plus connu, "Suite française" avait obtenu le prix Renaudot en 2004 à titre posthume. Elle meurt à Auschwitz à l'âge de trente-neuf ans. La litterature ne se définit pas en genre rural ou urbain, elle décrit le monde dans toute sa diversité. Les romans lus dans l'atelier le montrent bien.