jeudi 20 octobre 2022

Escapade à Vienne, 4

 J'ai consacré ma journée de mercredi à l'art. En début de matinée, j'étais devant le Kunsthistorisches Museum ou le musée d'Histoire de l'art de Vienne, planifié en 1871 sur la Ringstrasse. François-Joseph a inauguré le musée en 1891 pour abriter les collections accumulées par sa dynastie. L'édifice inspiré de la Renaissance italienne possède son jumeau en face de lui, le Musée d'Histoire naturelle. Dès que je suis entrée dans le hall d'entrée, j'ai admiré le vaste escalier et le dôme composant déjà un magnifique palais dédié à l'art. Marbres polychromes, peintures au plafond, coupole centrale, les espaces sont distribués en labyrinthe intelligent. J'ai surtout admiré l'immense et belle collection italienne : Le Caravage, Le Tintoret, Raphael, Véronèse, Arcimboldo, Canaletto, Titien, Giorgione, etc. Puis, les Flamands avec une salle de Brueghel l'Ancien avec des tableaux mythiques comme "La Tour de Babel", "Les chasseurs dans la neige", "La danse des paysans". Puis, Rembrandt, Durer, Cranach, Holbein, Velasquez, Rubens, etc. Un festival de chefs d'œuvre de la peinture européenne. Des moments de beauté pure. J'ai aussi arpenté la galerie de l'art grec et romain avec des pièces magnifiques dont des vitrines de vases grecs qui me rappellent toujours mon amour pour ce pays si essentiel en Europe.  J'ai remarqué un sarcophage des Amazones du IVe siècle avant J.-C.. Je suis restée près de trois heures dans ce musée enchanteur et en sortant de ce lieu, j'éprouvais une fois de plus le syndrome de Stendhal, cette palpitation cardiaque devant tant de tableaux qui racontent l'essence de la culture européenne. Dans l'après-midi, j'ai revu le triptyque de Jérôme Bosch, "Le Jugement dernier"  à l'Académie des Beaux-Arts. Peint en 1482, le panneau de gauche présente le Jardin d'Eden, avec Adam et Eve, Dieu et le Paradis. Dans le panneau de droite, la noirceur et les péchés de l'Humanité où la folie règne. Les démons saisissent les âmes et Dieu les juge. Dans le panneau de droite, l'enfer est représenté avec les âmes damnés. Ce triptyque hallucinant, halluciné, hallucinatoire a inspiré les surréalistes tellement les humains ont pris l'apparence des animaux. Ce peintre hollandais évoque une fantasmagorie du  Bien et du Mal, de Dieu et du Diable, de l'enfer et du paradis et au milieu la pauvre humanité... Quel artiste fabuleux ! J'ai vu ces œuvres au Louvre, au Prado de Madrid, à Venise, à Berlin et à Lisbonne. Et je ressens toujours le même intérêt curieux pour ces triptyques fascinants.