mardi 8 novembre 2016

Rubrique cinéma

J'ai donc vu "Réparer les vivants" de la réalisatrice Katell Quilléviré et j'ai remarqué une certaine affluence pour ce film en ce début d'après-midi. Comme le roman de Maylis de Kerangal m'avait vraiment impressionnée, j'avais envie de comparer la force du livre avec celle des images. Je n'ai pas été déçue, loin de là. Les premières scènes montrent le jeune homme, Simon, d'une énergie folle, amoureux de sa copine et des vagues océaniques. Les trois amis se rejoignent pour surfer et cette séquence nous enroule littéralement  dans un tourbillon d'écume et de bulles, symbole de la fureur de vivre. Les trois amis repartent en camionnette mais la fatigue arrive après tous les efforts fournis et l'accident a lieu. Simon est transporté à l'hôpital dans un état désespéré. Les parents de Simon se précipitent à son chevet et un médecin les reçoit pour leur annoncer la mort cérébrale de leur fils. La délicate question du don d'organes est posée et les parents, bien que bouleversés par cette mort absurde, acceptent la proposition du médecin. Le personnel hospitalier ultra-compétent et fort empathique sert de lien entre les deux histoires : celle de Simon, le donneur et celle de Claire, la receveuse. Claire vit très mal avec son cœur malade. Elle est soutenue par ses deux fils et avant de se faire opérer, elle va retrouver son amie (trame romanesque inventée par la réalisatrice) pianiste. De la mort à la vie, ce film sensible réussit à émouvoir et à réfléchir aussi sur la fragilité des liens familiaux, sur la détresse des vivants face à la disparition de leurs proches, sur le deuil et sur la dignité. La scène où le jeune médecin met des écouteurs sur les oreilles de Simon alors que l'opération va démarrer pour lui ôter son cœur est bouleversante. Quand les scènes médicales montrent le transfert des organes,  j'ai admiré tous les chirurgiens de la planète qui sauvent tant de vies... Tous les personnages (interprétés par Tahar Rahim, Dominique Blanc, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval sans oublier Alice Taglioni),  forment une communauté solidaire et responsable. J'ai souvent pensé à la prose magnifique de Maylis de Kerangal que les images ne renvoient pas. Mais, le film mérite vraiment d'être vu pour le sujet traité, le don d'organes, et pour la générosité des parents malgré la perte irrémédiable de leur enfant.