mercredi 30 mai 2018

Copenhague, 4

Près de Copenhague, il existe un lieu magique qui se trouve sur la même côte vers le Nord de la ville : le musée Karen Blixen. J'ai pris le train pour Rungsted pour atteindre mon but. A la gare, pas de bus pour visiter le musée et j'ai donc utilisé le moyen le plus simple : la marche. Mais, quelle fut ma surprise d'arpenter un sentier forestier pour rejoindre la maison de l'écrivaine danoise ! Cette traversée dans une forêt entourée de champs augurait bien de la magie du lieu. Quand je suis arrivée devant la maison de campagne, j'étais déjà sous le charme. Karen Blixen (1885-1962) a passé dix-sept ans au Kenya elle a écrit plus tard "La ferme africaine", adaptée au cinéma en 1985 avec Meryl Streep. Quand elle est rentrée au Danemark, elle s'est installée dans cette maison familiale confortable et cossue. Tout est resté dans l'état : le salon, le bureau, la salle à manger avec une grande table où une belle vaisselle était disposée comme si Karen Blixen nous conviait au repas du soir. Des bouquets de fleurs décoraient avec une grâce infinie les espaces intimes de ce lieu magnifique. Des portraits de l'écrivaine et des panneaux illustrent sa vie et quand on sort de cette maison, on a envie de se plonger dans son œuvre littéraire. J'ai pris une collation raffinée dans le petit café du musée et le personnel (exclusivement féminin) était particulièrement accueillant. Pour écrire dans une quiétude totale, cette maison de famille, située dans un bois et au bord de la mer devait convenir parfaitement à sa vie d'ermite des lettres danoises. Karen Blixen dessinait, peignait et ses toiles sont exposées dans une pièce. La cuisine aussi se visite avec des références sur "Le festin de Babette" et je ressens l'envie d'évoquer le menu : soupe de tortue géante, blinis Demidoff, cailles en sarcophage, baba au rhum et fruits. Comme la littérature est une de mes passions, visiter une maison d'écrivain me touche beaucoup. Mon imagination flambe devant ce décor si féminin avec un intérieur où se côtoient les poêles en fonte, les meubles anciens, les bibliothèques, le paravent chinois, les fauteuils confortables, les rideaux très longs, les souvenirs d'Afrique sur le mur du bureau et sa machine à écrire. Il faut se mettre des patins pour visiter le musée, une précaution pour respecter ce lieu rare... Et cet été, je compte bien lire une œuvre de cette femme exceptionnelle et en lisant ses mots, je repartirai à Rungsted, dans cette si belle propriété...