mardi 3 janvier 2023

Mes douze romans préférés en 2022, 2

En juillet, j'ai lu avec plaisir le dernier roman de Javier Cercas, "Indépendance", publié chez Actes Sud. Melchior, un inspecteur de police intègre, a déjà fait parler de lui dans "Terra Alta", le premier tome de ce cycle romanesque sur le monde politique espagnol. Ancien délinquant lui-même et fils d'une prostituée assassinée, l'inspecteur a une passion excentrique : le roman, "Les Misérables" de Victor Hugo. Il traque la corruption chez les élites et ne supporte pas les injustices. Une lecture d'été parfaite, distrayante et aussi intelligente. Et en prime, l'Espagne sans prendre la peine d'y aller. Bilan carbone négatif grâce à la littérature. En août, j'ai découvert un deuxième roman de Jon Kalman Stefansson, "Lumière d'été, puis vient la nuit". Quand je découvre (un peu trop tard) un écrivain fabuleux, j'aime parcourir ses œuvres et je m'en réjouis d'avance. J'ai retrouvé dans ce texte sa prose poétique, son imagination de conteur d'un petit village islandais. Un petit univers qui raconte tout l'univers. En septembre, lors de la rentrée littéraire, j'ai choisi le grand roman de Yannick Haenel, "Le trésorier-payeur", publié chez Gallimard. Un roman ambitieux, ultra littéraire, philosophique et déroutant. L'écrivain aime les grands défis comme avec son livre magnifique, "La solitude Caravage". Il est question du rôle de l'argent, de l'amour passion, de la charité, de la littérature, et de tant d'autres sujets. Un roman mosaïque qui aurait mérité un grand prix littéraire cet automne. En octobre, un livre fleuve fascinant a retenu mon attention admirative, "La part des cendres", d'Emmanuelle Favier. Le thème du livre peut sembler austère car l'écrivaine évoque la spoliation des œuvres d'art durant la Seconde Guerre mondiale. Un roman historique ambitieux avec un style somptueux. Un OVNI littéraire qui n'a pas, hélas, décroché de prix. En novembre, j'ai choisi un des romans les plus appréciés de la rentrée littéraire : "Le Mage de Kremlin" d'un écrivain italo-suisse francophone, Guiliano di Empoli, publié chez Gallimard. Ce récit nous plonge au cœur du pouvoir russe où courtisans et oligarques se livrent une guerre incessante. Et le Tsar organise grâce à Vadim, devenu l'influenceur essentiel, une mise en scène politique à son unique profit. Un premier roman percutant, d'une actualité brûlante et éclairant sur la folie d'un homme, un certain Poutine, indigne héritier de l'empire russe. En décembre, un grand texte, un immense roman, "L'insoutenable légèreté de l'être" de Milan Kundera. A lire, à relire, à rerelire ! L'amour, la vie, la mort, le destin, la pesanteur ou la légèreté, la prison ou la liberté, le sérieux ou l'humour, le kitsch ou l'authenticité. Un roman essentiel pour comprendre le XXe siècle... Voilà mon palmarès de l'année 2022 !