dimanche 6 août 2017

Billet d'humeur

Depuis une bonne semaine, l'actualité s'est mise en vacances... J'emploierai le mot vacance sans le s, tellement le vide sidéral des actualités m'a frappée. En dehors des catastrophiques incendies en Provence et en Corse, il ne se passe rien (à part la disparition de Jeanne Moreau, une icône française et une femme magnifiquement libre) pour les journalistes des chaînes de télévision. Les plus professionnels sont tous partis en vacances comme les informations sérieuses. Les jeunes journalistes débutants apparaissent sur nos écrans et nous laissent parfois pantois. Ils évoquent avec un enthousiasme débile, l'arrivée du messie à Paris dans l'équipe du Qatar... Ce nommé N., brésilien de naissance et gladiateur du ballon rond, ressemble à un nouveau dieu du XXIe siècle. Les sommes honteuses de son transfert me paraissent scandaleuses mais, dans les infos, aucune réaction à ce sujet. Il faut fouiller dans la presse écrite pour trouver une voix dissonante sur ce phénomène indécent qui symbolise la folie commerciale du football... Après cet épisode burlesque de N., voilà l'épopée grotesque des pandas dans un zoo français... Même, notre Brigitte nationale accepte d'être marraine du petit panda survivant. Cette naissance mérite-t-elle la première place dans des informations nationales ? Je n'en croyais pas mes oreilles... Peut-être que je devrais fermer ma télévision pendant l'été ? Oui, mais, la presse semble aussi bien paresseuse et reprend des sujets cent fois ressassés. Prolifèrent aussi dans les informations les reportages sur les Français en vacances : fêtes bruyantes dans les campings, plages surpeuplées, festivals en tous genres, autoroutes surchargées, randonnées sur des volcans, excursions sur les rivières. Toutes ces images donnent plutôt envie de rester chez soi, loin des foules qui semblent s'ennuyer à mourir... Une phrase de Georges Perec me revient : "Il ne se passe rien, en somme"... L'été, il ne se passe rien : pas de mauvaises nouvelles à diffuser, les "gens" (comme je n'aime pas ce mot) doivent profiter de leur repos (pas si reposant que ça...) pour certains. Nous vivons dans un espace-temps édulcoré et "disneylandisé"... Soyons joyeux, futiles, insouciants : consommation, fêtes et feux d'artifice, concerts pour les jeunes. Les problèmes ont disparu d'un coup de baguette : chômage, terrorisme, migrants, etc. Tant mieux peut-être, car le pays avait besoin d'oublier le réel ! Je préfère retourner à mes livres qui, eux, ne prennent jamais de vacances....