jeudi 9 janvier 2020

Mes dix meilleurs récits et essais, 1

En détaillant ma liste de lectures, je me rends compte que je lis de plus en plus d'ouvrages qui ne relèvent pas de la fiction. Dans la journée, je lis plutôt des essais et le soir, je me berce avec un roman. Je renouvelle la forme de mes coups de cœur de janvier à décembre en évoquant des essais, des récits, des ouvrages de référence, de philosophie. En janvier, j'ai beaucoup aimé "Gaspard de la nuit" de la philosophe Elisabeth de Fontenay. Elle évoque son frère handicapé déjà âgé et lui déclare dans ce texte un amour familial, teinté de douleur. La philosophe cherche à déchiffrer ses trop rares messages, tente l'impossible compréhension d'un frère autiste. Un récit rare et émouvant, surprenant de la part de cette grande philosophe, spécialiste de Diderot. En février, j'ai lu avec intérêt la biographie de Laure Adler sur Simone Weil, la philosophe mystique. Pour comprendre un peu mieux la pensée complexe des philosophes, je lis en amont une biographie, une porte d'entrée moins intimidante que leurs textes. En mars, j'ai été conquise par un écrivain peu connu, Jean Mattern, pour "La perte et autres petits bonheurs". Il évoque un archéologue à Pompéi et le mirage de l'amour, Freud, sa propre psychanalyse, ses pertes et ses deuils, un bilan de vie. En avril, je n'hésite pas à proposer mon plus grand coup de cœur de l'année dans la catégorie "essais" : l'ouvrage de Yannick Haenel, "Solitude Caravage". Comme j'aime l'Italie, ce peintre maudit, la création littéraire, la littérature, ce texte m'a vraiment marquée et je le relirai sans aucun doute. En mai, je me suis intéressée au thème de l'effondrement en découvrant "Le mal qui vient" de Pierre-Henri Castel, philosophe, historien des sciences et psychanalyste. Il constate que l'humanité se trouve au pied du mur. La tentation du pire anime déjà ceux qui savent la fin des temps possible. Un essai pessimiste mais peut-être d'une lucidité éclairante. En juin, encore un document sur la collapsologie, "Comment tout peut s'effondrer" de Pablo Servigne. Ce livre analyse tous les indices des faits provoqués par le réchauffement climatique, l'épuisement des énergies fossiles, la disparition des espèces animales, etc. Si le moral est moyen, je conseille de ne pas lire cet ouvrage… En juillet, je me suis réconciliée avec la légèreté d'être en lisant "Venise à double tour" de Jean-Paul Kaufmann. Ce voyage initiatique dans cette ville aquatique et mélancolique met l'accent sur les églises abandonnées, délaissées et oubliées. Cette évocation d'une Venise au bord de l'effondrement rend la cité des Doges encore plus précieuse, plus émouvante, plus désirante. La suite, demain.