mardi 10 novembre 2020

La lecture, un remède anti-confinement

 Presque deux semaines de confinement à ce jour... La Savoie semble touchée avec presque quatre cents malades hospitalisés à cause du Covid. Se confiner, c'est se protéger du virus et protéger les autres. Plus de discussion, la solution s'imposait d'elle-même. Evidemment, rester chez soi en sortant peu, à part une course en voiture ou une marche quotidienne, demande un effort que l'on n'aurait pas pu imaginé l'année dernière. Vivre corseté à cause d'une pandémie mondiale n'était pas une possibilité même si certains romans d'anticipation et des séries dystopiques mentionnaient cette catastrophe sanitaire, un futur non désirable, une utopie d'effondrement. Nous sommes tous et toutes embarqués dans ce nouveau monde, dans ce cercle suspicieux où chacun essaie de cultiver l'art de l'esquive et l'attente. Pour ma part, je dégaine avec détermination mes armes de guerre contre ce satané virus : la lecture et la musique. Je passe d'un roman à un ouvrage de philosophie, je feuillète mes livres d'art, j'ouvre une Pléiade pour trouver une référence, je range mes bibliothèques, je trie les revues littéraires et je lis la presse, surtout Le Monde. Avec la crise, des articles m'éclairent sur cet événement invraisemblable qui bouleverse notre quotidien. Serge Tisseron, psychiatre connu, analyse les conséquences du Covid dans la santé mentale. Se priver des liens familiaux et sociaux entraînera des dégâts sur le psychisme. Il évoque l'épisode douloureux des EHPAD où nos aînés ont été séparés de leurs proches. Plusieurs sentiments d'angoisse se télescopant en même temps, Serge Tisseron en retient quatre : "la mort physique, la mort sociale, la mort psychique et la disparition de l'espèce". Il demande une aide psychologique accessible pour tous ceux qui se sentent en "insécurité psychique". Avec l'irruption insupportable des attentats islamistes récents, le moral des Français ne s'est pas amélioré. Le psychiatre semble soulagé de vérifier que le deuxième confinement épargnera nos aînés qui peuvent recevoir, même au compte-gouttes, leurs familles. Pour lutter contre ces 'jours sans fin" comme le disait notre Président, il faut donc lire, s'informer, se cultiver, s'aérer, regarder les nuages, se plonger dans la rêverie, prendre son temps, apprécier la lenteur, espérer un vaccin (il arriverait en 2021), traverser avec patience et courage ces semaines difficiles surtout pour les tous ceux et toutes celles qui sont bien plus exposés au virus. Pour les autres,  respectons les consignes !