mardi 14 juin 2016

Rubrique cinéma

J'avais entendu de la part de quelques collègues que je côtoie dans mes cours de littérature qu'il fallait voir "Elle", le film de Paul Verhoeven, sélectionné au Festival de Cannes. Isabelle Huppert joue remarquablement une femme forte à la tête d'une entreprise florissante de jeux vidéos. Elle est adulée et détestée et son comportement de "patronne" subjugue le personnel, exclusivement masculin. Tout semble aller de soi pour elle, même si sa vie sentimentale ressemble à une illusion, digne de la virtualité de son champ d'action professionnel. Elle trompe allègrement sa meilleure amie avec son mari, ne supporte pas les petites amies de son ex-mari, méprise son grand dadais de fils. Un soir, un individu masqué fait irruption chez elle et la viole. Elle se relève, se nettoie, balaye les débris de vaisselle et reprend sa vie comme avant. Sa force de caractère et sa détermination froide prennent leurs racines dans sa famille. Sa mère, frivole et coquette, s'amourache de jeunes hommes. Son père est en prison pour des affaires sordides de meurtres en série. La petite Michèle porte un nom maudit et terrible. Sa mère la supplie de renouer avec lui. Peu à peu, elle informe son entourage du viol qu'elle a subi et dès lors, le spectateur(trice) se demande pourquoi elle n'a pas dénoncé son viol à la police. Elle commence à comprendre que son voisin ressemble à son homme de la nuit. Il réapparait une deuxième fois chez elle et leurs retrouvailles sexuelles deviennent un jeu sadomasochiste. J'avoue que les scènes de viol m'ont paru insupportables. Dans sa vie professionnelle, le doute s'installe et dans sa vie amoureuse et familiale, les conflits s'exaspèrent. Cette femme de tête ne supporte pas l'hypocrisie, ni les mensonges. Elle veut revoir son père pour lui dire la haine qu'elle lui inspire. Il se suicide avant la visite de sa fille. Elle va avouer à sa meilleure amie qu'elle couche avec son mari. Lors d'un nouvelle irruption de son violeur, elle lui plante une paire de ciseaux dans une main. Va-t-elle finir par le dénoncer ? Je ne donnerai pas la fin de l'intrigue. Ce film m'a semblé "détestable" et je ne comprends absolument pas la complicité de l'héroïne avec son violeur... Tout est froid, glacial dans la vie de Michèle. Il faut dire que son enfance a été particulièrement traumatisante... Ce film dérange et bouscule et m'a laissée dubitative malgré la performance étourdissante d'Isabelle Huppert.