jeudi 1 novembre 2012

"Musique absolue"

Quand un homme politique écrit un roman, je me garde de perdre mon temps à le lire. Par exemple, Monsieur Giscard d'Estaing a commis cette imposture en offrant à ses "fans" des romans insipides et qui n'ont pas marqué heureusement la littérature française. Il vaut mieux qu'il se consacre à leur carrière et leur vocation première. Je ne connais donc pas de talent littéraire à nos hommes et femmes politiques... J'ai toutefois fait une exception avec un ex-ministre UMP de l'agriculture, Bruno Le Maire avec son roman, intitulé "Amour absolu, une répétition avec Carlos Kleiber" aux Editions Gallimard, dans la collection dirigée par Philippe Sollers, "L'Infini". Comme j'aime la musique classique qui m'accompagne quotidiennement, j'ai découvert ce chef d'orchestre, Carlos Kleiber par l'entremise d'un personnage, Nikolaus, vivant à Rome. Ce roman se veut un traité de musicologie sur l'art de diriger un orchestre tout en racontant la vie exigeante et sacerdotale de ce grand chef. Je suis restée songeuse devant ce texte hybride, mêlant le monde musical de haute volée à l'histoire de ce Nikolaus, musicien à la retraite. La  seule touche personnelle de Bruno Le Maire se trouve à la page 88 quand il compare la musique à la politique, en utilisant le mot répétition à plusieurs reprises  : "Mais, oui, la politique est une répétition infernale : toujours les mêmes visages (...), toujours les mêmes réunions, toujours les déplacements en voiture, en train, en avion, (...). Celui qui réussit  en politique est celui qui supporte tout ce cirque le plus longtemps". Bruno Le Maire devrait arrêter de faire de la politique après cette description lucide et caustique, mais s'il veut se reconvertir dans la littérature, il a encore du chemin à parcourir...