mercredi 27 mai 2015

Rubrique cinéma

Le film allemand,  "Le Labyrinthe du silence", du réalisateur Giulio Ricciarelli pose une question essentielle sur la justice humaine et l'impunité des criminels. En 1958,  à Francfort, le peuple allemand veut reconstruire le pays et retrouver la normalisation. Le passé nazi commence à s'estomper pour nombre d'entre eux et certains jeunes ne connaissent même pas l'horreur de l'holocauste et la réalité atroce des camps de concentration dont un des plus impitoyables, Auschwitz. Un jeune procureur,  Fritz Bauer, prend conscience par l'intermédiaire d'un journaliste que des centaines de nazis ont été réintégrés dans l'administration. Il décide de faire juger ces nazis pour la première fois sur le sol allemand. Mais il se heurte à l'opposition de la hiérarchie judiciaire. Il a tout de même, le soutien du procureur général lui demandant de rechercher des preuves pour arrêter les responsables d'Auschwitz. Le film retrace des faits historiques et le procureur en question a bel et bien existé. Il passe quelques années à lire des kilos de dossiers pour retrouver les traces des anciens nazis. Il auditionne des centaines de témoignages des victimes du camp. Il traque tout particulièrement l'immonde médecin du camp, Mengele, réfugié en Argentine et revenant régulièrement dans son pays sans être inquiété. Le jeune procureur est tenté de renoncer car il subit des pressions, des agressions, mais, sa passion de la justice l'emporte grâce à son  obstination, son combat, sa détermination, son courage. Le journaliste, Thomas Gnielka, l'accompagne dans sa démarche et quand ils décident de visiter le camp de concentration en Pologne, le journaliste avoue qu'il était soldat dans ce camp. Fritz Bauer a organisé en 1963, le procès d'Auschwitz où furent condamnés une vingtaine de nazis.  Les témoignages des rescapés sont montrés avec une sobriété pour éviter le pathos mais on a du mal à retenir ses larmes. Dans un article du journal "Le Monde", le critique évoque un film "historiquement irréprochable, à la fois émouvant et digne", un film-témoignage, un film sur la vérité, la justice, la mémoire historique, un film qui rappelle que le nazisme a été "la plus grande catastrophe de l'humanité" et qu'il ne faut jamais l'oublier...