lundi 8 avril 2019

Escapade en Toscane, 1

J'avais envie de revoir la Toscane car cette région m'attire particulièrement. En 2014, j'avais parcouru les routes qui mènent à Volterra, à Sienne, à Arezzo, à Florence et  à Bologne. J'avais été éblouie par les paysages et la culture toscanes : des collines vertes avec des cyprès, des vignes, des oliviers, des villages perchés autour de châteaux médiévaux, des musées, les Etrusques, la Renaissance italienne. J'ai changé mes destinations cinq ans après en choisissant de m'arrêter à Pise, San Gimignano et Lucques. Je voulais montrer Florence à ma sœur et à mon frère, mes compagnons de voyage. Samedi, j'ai donc commencé par Pise, la première étape de notre escapade toscane. Le monde entier connaît la célèbre Tour penchée, emblème de la ville. Comme à Venise, la masse des touristes se retrouve dans le Campo dei Miraculi, petite sœur de la place San Marco. Ici, à Pise, les visiteurs s'attroupent devant elle en faisant des selfies et des gestes pour empêcher la Tour de tomber, une manifestation folklorique du narcissisme contemporain. Pour sauver la Torre, un chantier a démarré en 1990 jusqu'en 2001 pour consolider le monument en cerclant le cylindre d'une ceinture en acier et de contrepoids en plomb. Les experts prédisent que le monument va s'écrouler dans trois cents ans... Bonne nouvelle pour la ville. Un vaste pré accueille donc la Tour depuis 1173, le Duomo, le Baptistère et le Camposanto. La cathédrale date de 1063 et représente le symbole absolu de l'art pisan-toscan avec les rangées de colonnettes détachées du mur créant une dimension de profondeur et de mouvement. Une porte imposante (Saint-Rainier) en bronze de Pisano raconte la vie du Christ en douze panneaux. A l'intérieur du Duomo, 68 colonnes rythment l'espace et distribuent les chapelles. Galilée, né à Pise, aurait découvert la loi sur les oscillations en observant le lustre de l'église qu'on appelle désormais, la lampe de Galilée. On ne peut pas apprécier une cathédrale sans lire un guide qui nous explique tous les détails des tableaux exposés, la chaire sculptée et les objets liturgiques, Après la visite du Duomo, j'ai arpenté un lieu incroyable : le Camposanto. Dès que l'on pénètre dans cet espace grandiose, quatre fresques gigantesques saisissantes de Bonamico Buffamalco réalisées au XIVe siècle racontent le triomphe de la mort, l'enfer, le Jugement dernier. Une surprise étonnante dans ce lieu et comble du bonheur, nous étions une petite dizaine dans le Camposanto. Ensuite, je me suis dirigée vers la place des Cavaliers où le Palais affiche des fresques murales de Vasari. A trois pas de la Tour, un silence appréciable… J'ai vécu deux petites contrariétés à Pise : le musée du Duomo fermé pour rénovation et le musée San Matteo, fermé sans explications… En dehors des grands musées institutionnels, l'ouverture de ces lieux dans les villes moyennes semble aléatoire… En fin d'après-midi, la villa patrimoniale Corliano nous attendait : un hôtel enchanteur dans un parc où des statues nous lançaient des regards amicaux…