jeudi 4 novembre 2021

Prix littéraires 2021

 Le verdict est tombé depuis hier pour le Prix Goncourt, l'Himalaya des lettres françaises beaucoup plus important que le prix Nobel de littérature. Obtenir ce prix représente pour l'auteur et autrice une rente à vie. Le roman de l'année dernière, "L'anomalie", de Hervé Le Bel a atteint un chiffre astronomique avec plus d'un million d'exemplaires. Le lauréat de novembre, Mohamed Mbougar Sarr, né en 1990 au Sénégal, était le favori depuis des semaines avec "La plus secrète mémoire des hommes", publié chez Philippe Rey. D'après la critique du Monde, ce texte ne se présente pas comme le plus facile d'accès. Mais, beaucoup de critiques positives relèvent "l'impressionnante ambition et l'étourdissante énergie narrative" du roman. Un jeune écrivain sénégalais mène une enquête sur un certain T. C. Elimane qui fut un poète maudit dans les années 30. Accusé de plagiat, ce Rimbaud noir a disparu et le narrateur part sur ses traces en France, au Sénégal, à Amsterdam et en Argentine. L'écrivain mélange les genres littéraires, évoque la période colonialiste dans la France des années 30, des révoltes contemporaines à Dakar. Ce roman met à l'honneur la puissance de la littérature : "La littérature ; il ne restait et ne resterait jamais que la littérature ; l'indécente littérature, comme réponse, comme problème, comme foi, comme orgueil, comme vie". Je ne manquerai pas de lire ce prix Goncourt qui couronne pour la première fois un si jeune écrivain francophone. Le Prix Médicis est revenu à Christine Angot pour "Voyage dans l'Est". Elle revient sur son drame personnel, une relation incestueuse qu'elle a souvent évoquée dans ses récits précédents. Le Prix Renaudot a été obtenu par la célébrissime Amélie Nothomb qui brosse un beau portrait de son père pour "Premier sang".  Clara Dupond-Monod a emporté le Prix Fémina  pour "S'adapter". Jean-Baptiste Del Amo a reçu le prix du roman Fnac pour "Les fils de l'homme". François-Henri Désérable a été choisi par l'éminente Académie française pour 'Mon maître et mon vainqueur". Je regrette que certains ont été écartés de ces récompenses littéraires comme celui d'Agnès Desarthe pour "L'éternel fiancé" ou celui de Chalandon pour "Enfant de salaud". Il suffit maintenant d'ouvrir ces romans distingués sans oublier tous ceux qui méritent autant notre attention. Je n'ai mentionné que les romans français car les prix distinguent aussi les romans étrangers et des essais. Ce phénomène éditorial a un mérite certain : donner envie de lire, promouvoir la lecture, découvrir des écrivains et surtout le plus important, mettre la littérature à l'honneur !