mercredi 9 octobre 2019

Athènes, 8

Je devais partir mardi pour Egine après six jours à Athènes. Mais, la propriétaire de notre appartement nous a prévenus qu'une grève des transports allait paralyser la capitale… Il faut bien accepter les petites contrariétés des imprévus. Nous avons eu de la chance de pouvoir rester dans notre logement une nuit de plus. Le charme de l'âme grecque réside dans cette gentillesse et dans cette bienveillance. Le matin, une ligne de métro fonctionnait et j'ai atteint la Place Syntagma sans problème. Une ambiance différente régnait dans l'avenue du Parlement car aucune voiture ne roulait. Un silence inhabituel s'était installé dans le centre névralgique de la contestation. Puis, la foule des manifestants est arrivée, bonhomme, sympathique et joyeuse. J'ai même accompagné sur cent mètres les travailleurs du PAME (une organisation syndicale de gauche) qui m'ont accueillie dans leurs rangs avec des sourires complices. Quelle différence avec Paris ! Pas de jeunes enragés et violents, pas de CRS, tout s'est déroulé normalement. J'ai ressenti un sentiment de solidarité envers le peuple grec malmené avec ses 20% de chômage, ses salaires très bas et ses retraites misérables. Même si les Grecs ne sont pas des contribuables modèles, on voit bien que la situation économique ne frôle pas une bonne santé même s'il y a des progrès. Comme j'ai profité d'une journée supplémentaire, j'ai revisité le musée de l'Acropole en fin de journée : j'ai prononcé "kallispera" (bonsoir) à mes copains Kouroi et mes copines Koré, à ma déesse préférée, Athéna. J'ai admiré les métopes du Parthénon, les vases et les objets de ma Grèce antique. Le lendemain, le ferry nous embarquait dès 9h du matin pour une traversée d'une heure et quart du Pirée à Egine. J'ai vécu avec un plaisir fou cette escapade en mer car les mouettes suivent pendant un bon moment le bateau. Ce bal des mouettes égéennes me ravit toujours pour leur liberté, leur légèreté et leur vélocité incroyable. Egine se situe à une cinquantaine de kilomètres du Pirée et l'île aux pistaches n'est pas trop fréquentée des touristes. J'ai loué une voiture car l'hôtel se trouvait dans une petite station balnéaire, Agia Marina. Le garagiste un peu folklorique nous a confié les clés d'une voiture en état plus que moyen, mais elle roulait… La chambre de l'hôtel avait une vue magnifique sur la mer et une petite plage m'attendait pour une baignade dans une eau chaude. Quel plaisir de goûter l'eau salée, de nager vers l'horizon, de se retrouver quasi seule dans des vaguelettes toutes caressantes ! Thalassa, thalassa, j'attendais presque Poséidon apparaître devant moi ! Le soir, j'ai découvert un village sans charme particulier où les magasins de babioles diverses attendaient en vain les touristes. Il faut se méfier des stations balnéaires artificielles, vouées au tourisme d'amateurs de plages privées, appartenant aux hôtels. Je préfère les vrais petits ports de pêche, vivants et authentiques…