mardi 26 avril 2016

Atelier de lectures, 1

Ce  mardi, j'ai retrouvé avec plaisir les lectrices amies de l'atelier de lectures. Nous avons démarré avec les coups de cœur avec Danièle qui nous a présenté un roman de Laurent Gaudé, "Eldorado", publié en 2006. Ce livre prémonitoire sur le problème des migrants en Méditerranée raconte l'histoire d'un commandant de bateau en Sicile. Il doit surveiller la côte pour éviter les naufrages en mer. Il sauve une femme de la noyade mais elle a perdu son bébé. Il est aussi question de deux Soudanais, fuyant leur pays en guerre. Ce commandant finira par douter de son rôle et démissionnera de sa fonction. Mylène a évoqué un essai d'Erich Fromm, "L'art d'aimer" publié chez Belfond. Le psychanalyste américain analyse la notion de l'amour sous toutes ses formes et prône l'amour de soi,  porte ouverte pour l'amour de "l'autre"... Aimer s'apprend comme un art et se cultive comme un long et difficile apprentissage. Dany a apprécié le dernier ouvrage de Philippe Claudel, "L'arbre du pays Toraja". L'écrivain relate une coutume funéraire provenant d'Indonésie où on enterre les enfants dans un tronc d'arbre pour que le corps disparaisse et se végétalise. Il utilise ce symbole pour relater la perte de son meilleur ami. Ce livre de réflexion sur la vie, sur la mort et sur le thème du vivant marque une étape essentielle dans l'œuvre de cet écrivain singulier. Janelou a parlé d'un essai, "Colère noire" de Ta-Nehisi Coates. Ce journaliste américain révèle le racisme ambiant en Amérique concernant les Noirs, toujours victimes des violences policières, vivant dans une situation d'infériorité et subissant l'injustice. Cet ouvrage polémique est écrit sous la forme d'une lettre à son fils. La question raciale aux Etats-Unis provoque chez l'auteur un cri de douleur et cet ouvrage a reçu le National Book Award en 2015. Janelou  a aussi apprécié un roman de Paoli Pigani sur deux immigrés kosovars à Lyon et leurs difficiles intégrations. Nous avons eu un débat enflammé sur le dernier ouvrage de Virginie Despentes, concernant "Vernon Subutex". Mylène le découvre avec curiosité et j'ai prédit l'abandon de la lecture dans les cinquante pages suivantes pour une question de génération. L'univers punk-rock (les références sur les groupes fatiguent à la longue), un personnage looser, victime de la société,  marginal et bobo gauchiste, un style hyperbranché, argotique et franglais, les réseaux sociaux connectés en permanence m'ont découragée après quelques pages courageusement abordés. Et la critique parisienne porte aux nues cette jeune écrivaine révolutionnaire... Demain, j'aborderai les romans italiens découverts par mes lectrices assidues.