vendredi 23 avril 2021

"Vivre comme des poissons rouges"

 J'ai regardé notre Premier Ministre hier comme beaucoup de citoyens et de citoyennes. Monsieur "Mauvaises Nouvelles" nous a annoncé un reflux timide de la pandémie en Europe et nous a libérés des dix kilomètres à partir du 4 mai. Les commerces, les restaurants, les lieux culturels restent fermés pour le moment avec une éventuelle ouverture vers la mi-mai. L'optimisme ne régnait pas dans le rang de l'équipe gouvernementale. Ils vont quand même surveiller nos frontières car les variants prennent l'avion. Et quand on voit l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud, comment vivre sans cesse avec cette menace épidémique ? Je pense que le vaccin atténuera les dégâts mais, c'est long, c'est lent, c'est crispant. J'ai une image dans ma tête qui illustre ce temps de vie en pause : des poissons rouges dans un bocal. Quand le poisson est seul, il vit sa solitude difficilement. A deux, cela va un peu mieux. Mais le bocal semble étroit, étriqué, raccourci. J'ai toujours aimé la mer, l'océan, les vagues, les grands lacs, l'espace en général. Le virus nous a enlevé cet horizon, cette possibilité de se noyer l'esprit dans un environnement spacieux et libéré des contraintes. Et je ne parle même pas de mes chers musées, cinémas, théâtres, et autres lieux culturels... Le couvre-feu à 19h, c'est un temps de guerre, un temps de menace. Attention, citoyens et citoyennes, si vous sortez de votre foyer après cette heure fatidique, le virus vous tombera dessus et vous assènera son poison ! Si vous dépassez le cercle des dix kilomètres, la police vous dressera une amende de quelques dizaines d'euros. On a beau se sermonner, se raisonner, se soumettre à toutes ces nouvelles règles de vie, la lassitude commence à poindre dans notre psychisme. La vie de poisson rouge tourne un peu en rond et mieux naître en gentil dauphin ou méchant requin pour vivre libre...  Il faut encore attendre de meilleurs jours. Je reçois bientôt ma deuxième dose avec soulagement la semaine prochaine. Mais, il aurait fallu qu'en mai, nous soyons tous vaccinés ! Mais, encore un mécanisme grippé, une erreur de stratégie, l'éternelle méfiance pour certains, la lenteur administrative. Malgré tout ce grand drame humain qui dure depuis un an, il nous faut garder une étincelle d'espoir pour la rentrée peut-être. Avec audace, j'ai réservé un vol pour Catane en septembre pour arpenter Syracuse, Noto, Raguse, Taormina où je vais retrouver la beauté des églises baroques, des sites archéologiques, d'un coin fabuleux de l'Italie qui conserve sa simplicité et son authenticité. Faire des projets procure du baume au cœur et en ces temps difficiles, rêver à d'autres horizons permet d'activer le mode "avancer" . Un jour prochain, le poisson rouge sautera du bocal et volera avec des ailes poussées par miracle vers une rivière pour atteindre l'océan ! Ah, enfin, la vie retrouvera ses couleurs !