mercredi 26 avril 2017

Rome, 7

Découvrir Rome s'apparente à un acte de lecture. Avant de partir, j'ai parcouru des guides, des livres d'art, découpés en chapitres et quand je me suis retrouvée dans la cité romaine, j'ai retrouvé la même topographie : les quartiers me faisaient penser aux chapitres, les rues et les places existaient déjà dans ma mémoire virtuelle. J'avais devant moi des lignes de symboles, des belles images, des paysages somptueux. Les balades à travers la ville me ramenaient dans les centaines de pages parcourues qui se confondaient avec les vues de Rome. Lire avant de partir et relire après mon retour me sont nécessaires pour rendre l'expérience plus dense, plus intense. Un visiteur sans bagage culturel passe à côté d'innombrables trésors artistiques. Bien sûr, Rome peut se déguster sans préparation tellement la ville peut se lire sans traduction, et je me compare à une "sportive" dont le mental s'entraîne sans cesse pour mieux réussir ses découvertes in vivo. Mes moments passés à préparer mes visites d'un musée, d'un site archéologique, d'une église participent à la fièvre du voyage sans oublier les étapes gourmandes dans des restaurants recommandés par le Routard... J'ai encore la tête à Rome et grâce au blog et aux photographies (2500...), mon séjour se prolonge avec bonheur. Je poursuis l'évocation des "petits musées" et des palais que la masse des touristes ne semble pas connaître. La Galerie Colonna est une institution qui mérite le détour. Ce musée privé ne se visite qu'un jour par semaine : le samedi de 10h à 13H. Je n'ai donc pas manqué ce rendez-vous et dès que j'ai ouvert mes yeux dans la première salle, je me croyais dans le palais du Prince Salina à Palerme (Le Guépard).  Ce palais est habité par l'illustre famille Colonna depuis 23 générations et offre au public une des plus belles collections privées de peinture. La galerie principale (76 m de longueur) provoque un "effet renversant" : des colonnes en marbre, des miroirs décorés, des meubles raffinés, des bustes antiques complètent les deux cents tableaux exposés dont le célèbre "Mangeur de haricots" de Carrache. D'autres palais, que j'ai visités, méritent vraiment le détour comme le Palais Spada où j 'ai revu une nature morte de toute beauté, celle de Lubin Baugin, "Nature morte à la bougie" (1630). Le palais Braschi proposait une exposition sur Artemisia Gentileschi, une des rares femmes peintres du XVIe. Le palais Barocco est un charmant petit musée et les amateurs pointus d'archéologie peuvent admirer quelques pièces rares. Des grands musées aux plus modestes, Rome offre aux amoureux de l'art une panoplie anti-morosité et une grande confiance dans le génie humain...