vendredi 7 janvier 2022

Rentrée littéraire de janvier

 Le mois de janvier détient une réputation un peu défavorable : froid, neige, brouillard, pluie. La météo n'est guère favorable aux voyages et aux escapades. Mais, ce mois possède un avantage appréciable à mes yeux de lectrice, celui d'une seconde rentrée littéraire après celle de septembre. La presse professionnelle évoque plus de cinq cents romans français et étrangers et se demande si les éditeurs ont confondu septembre et janvier. Beaucoup d'auteurs connus vont sortir leur dernier titre comme Geneviève Brisac, Pierre Lemaître, Nicolas Mathieu, Vincent Message, Leïla Slimani, Eric Vuillard, Karine Tuil, etc. Sur la Côte basque, il existe une vague mythique, baptisée Belharra, que les surfeurs adorent dompter. Cette rentrée littéraire ne parle que de notre Balzac d'aujourd'hui, le dénommé Michel Houellebecq, la Belharra littéraire, qui déferle sur les tables de librairie avec ses 300 000 exemplaires prêts à être consommés. Le dispositif publicitaire me semble impressionnant. J'ai succombé à l'envie de lire ce phénomène éditorial et cet après-midi, j'ai effectué mon pèlerinage livresque chez Garin. Dans mon escarcelle, je suis repartie avec le roman-pavé "Anéantir", publié chez Flammarion, format cartonné avec un marque-page à l'ancienne, plus de 700 pages. Je n'ai pas résisté aussi à la parution du  dernier roman de mon cher Quignard, "L'amour, la mer", publié chez Gallimard dont les médias ne parlent pas, évidemment. L'un est un monstre surmédiatisé, exposé, l'autre un monstre discret, muet. Deux écrivains majeurs, deux grands français d'aujourd'hui. Mais ils n'ont rien en commun et pourtant, j'apprécie leurs deux univers. Houellebecq décrit avec une férocité humoristique notre temps contemporain et futur, l'autre s'évade de notre temps et le creuse en profondeur. J'ai commencé "Anéantir" et j'ai retrouvé le ton houellebecquien avec des passages frappants sur la solitude humaine, sur le couple et sur la politique. Quelle belle rentrée littéraire pour moi : deux géants en même temps ! Ils vont bien occuper mes heures hivernales avec une certaine jubilation...