mardi 22 avril 2014

Hommage à Gabriel Garcia Marquez (1927-2014)

"Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace. Macondo était alors un village d'une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux, construites au bord d'une rivière dont les eaux diaphanes roulaient sur un lit de pierres polies, blanches, énormes comme des œufs préhistoriques." Voilà les premières lignes du chef d'œuvre de Garcia Marquez, "Cent ans de solitude", roman paru en 1967 aux Editions du Seuil. Garcia Marquez est né en Colombie à Aracataca, le Macondo mythique, qu'il décrit comme un monde magique, transmis par sa grand-mère galicienne, une femme-sorcière à la mode baroque. Après son bac, il devient journaliste et commence sa longue carrière d'écrivain. Il voyage en Europe dans les années 60 et traversera une certaine misère. En 1958, il épousera son amour de jeunesse et ils ne se quitteront plus. Il sera l'ami de Fidel Castro, vivra à Barcelone, et finira par s'installer à Mexico. Sa vie d'écriture se nourrit de ses expériences liées à l'enfance, mais aussi à ses engagements politiques du côté des opprimés et des vaincus. Il obtient la consécration littéraire avec le prix Nobel de Littérature en 1982. Aracataca devient le centre du monde littéraire... La presse (Le Monde, en particulier) a salué cet écrivain inoubliable et la télévision a aussi évoqué sa disparition. L'Amérique latine le pleure avec une sincérité touchante. Il faut absolument rencontrer cet homme singulier dans son univers pimenté et coloré d'une Amérique latine en gestation continuelle, cet homme puissant dans son imagination débridée, cet homme excessif dans ses idées politiques, mais aussi cet écrivain génial d'une impitoyable lucidité sur le sentiment de solitude, la folie humaine, l'irruption de l'irrationnel dans ce continent américain broyé par les dictatures et la violence au XXème siècle. Quand un géant meurt, on éprouve le besoin de se replonger dans son œuvre et j'avais acheté récemment "Cent ans de solitude" dans la collection Point2 au format très particulier pour l'embarquer dans mes escapades... Tristesse pour la perte d'un écrivain, reconnaissance pour ses romans et sa créativité romanesque. Il a retrouvé Macondo, ses grands-parents, sa famille au paradis des écrivains...